Si en apparence le mouvement revendicatif de la section de l'Alliance pour le renouveau estudiantin national (AREN) de Djelfa, qui a débuté hier en s'étendant aux trois cités universitaires, laisse à penser qu'il s'inscrit dans une trajectoire de solidarité avec ses camarades à travers le territoire national, il en est autrement en réalité compte tenu de l'ancienneté du ras-le-bol exprimé par les étudiants d'ici. Selon leur porte-parole, les conditions de vie en milieu universitaire semblent aller à vau-l'eau. Plus grave encore, personne parmi ceux en charge de la gestion des œuvres sociales universitaires n'y accorde le moindre intérêt, y compris le DG de l'ONOU et pour preuve ! Dans leur communiqué, ils évoquent la visite de celui-ci accomplie mercredi dernier, à la dérobée, notons-le, et au cours de laquelle ce dernier a totalement ignoré le sit-in des étudiants qui arrivait le même jour par pure coïncidence. Ce n'est que plus tard que l'on a été édifié sur l'objet de cette mission éclair qui était en fait motivée par les résultats d'analyses effectuées sur des échantillons de produits alimentaires, lesquelles analyses se sont avérées positives, c'est-à-dire que les produits sont déclarés impropres à la consommation ! Selon le même communiqué, cette visite a été perçue comme un quitus pour la direction locale à un redoublement de leurs ennuis. En témoignent, disent-ils, le statu quo de la situation, voire son aggravation doublée d'une absence quasi entière et inconsidérée de dialogue alors que les portes des pourparlers étaient autrefois plus ou moins entrouvertes. Mais ce n'est pas l'avis du directeur des cités qui nous a reçus en marge d'une réunion avec son staff. Ce dernier nie carrément avoir refusé le dialogue avec eux mais a néanmoins précisé que le mouvement n'avait pas été précédé d'un préavis. Il dit également s'être opposé au fait que les contestataires bloquent les entrées aux ailes réservées à l'administration, tout en reconnaissant le droit à la grève. Les étudiants quant à eux menacent de durcir le mouvement si aucune solution ne se profile à l'horizon. Mais au-delà de tout, la pierre angulaire semble reposer sur la nécessité absolue de doter ces cités qui accueillent plus de 17 000 étudiants dont 7000 résidents de moyens adéquats en matière de restauration et de budgets conséquents.