Les 5 autocars mis en service par l'APC de Aïn El Hammam pour assurer le transport des élèves vers les établissements scolaires demeurent insuffisants si l'on considère le nombre d'enfants contraints de se débrouiller par leurs propres moyens. On les rencontre le matin, courant parfois sous la pluie pour être à l'heure en classe. Les directeurs des CEM autant que le proviseur du lycée saisissent l'occasion des rencontres avec les parents pour attirer leur attention sur les fréquents retards constatés, particulièrement chez les élèves dont les villages ne sont pas desservis par les bus du ramassage scolaire. Le plan de rotations des bus, établi par l'ancienne APC, s'avère dépassé donc inefficace puisqu'il ne touche que les agglomérations les plus éloignées. Partant du principe qu'il faut déplacer en priorité les élèves habitant aux extrémités de la commune, les différents responsables oublient les autres que l'on considère comme proches de leurs établissements. Pourtant, le village de Tillilit se trouve tout de même à 2 km du lycée Ben Boulaïd et à 1 km du CEM Ouaghzen. Tamedjout, Ouaghzen, Taourirt sont aussi éloignées du lycée. Par mauvais temps, les enfants issus de ces villages, contraints à la marche, faute de moyens de transport, arrivent à l'école trempés jusqu'aux os, après avoir « escaladé » la pente raide de Akkar. Comme si cela ne suffisait pas au calvaire de ces adolescents, on leur refuse l'accès aux cantines, du fait de leur « résidence proche de l'école ». A cause de cette proximité, finalement génératrice de désagréments, ils sont astreints à deux allers- retours chaque jour. Même si les fourgons étaient disponibles, les va-et-vient leur reviendraient à 60 DA quotidiennement. Ce qui n'est pas peu, pour des parents ayant, pour certains, trois ou quatre enfants scolarisés. Ce problème d'éloignement pénalise injustement les résidants des bourgs cités, lesquels ne cessent de se révolter et de réclamer leurs droits. « On ne peut accepter que nos enfants voient passer leurs camarades assis confortablement dans un bus, pendant qu'ils s'adonnent à un marathon matinal éreintant. Arrivés en classe, ils n'entament pas les cours dans les mêmes prédispositions », nous confie un parent en colère. Pourtant, des solutions existent et l'exemple nous a été donné par la commune voisine, Aït Yahia, qui a trouvé la solution idoine pour pallier la pauvreté de son parc roulant. Confrontée à ce problème, elle se rabat sur les transporteurs privés qu'elle rémunère grâce au budget réservé au ramassage scolaire. Les responsables de l'APC de Aïn El Hammam seraient bien inspirés, eux aussi, s'ils prenaient en location un minibus pour desservir l'axe Tamedjout par Taourirt et un autre pour Tililit par Ahechad. Cela mettrait un peu de baume au cœur de ces potaches qui verraient ainsi un problème réglé.