La vieille ville, ou encore Bouna El Haditha, ne résiste pas aux vicissitudes du temps. Au fil des années, ce sont des pans entiers de l'Histoire qui sont en déperdition, vu que la plupart des bâtisses menacent ruine. Les intempéries, ou de simples incidents sont devenus des risques majeurs pour ce patrimoine antique. Sa réhabilitation, qui a toujours préoccupé l'administration et les élus, est d'autant plus problématique que l'essentiel du bâti relève du statut privé. C'est aussi une opération budgétivore, car les estimations officielles sont de de 60 MDA (millions) par an, pour la prise en charge des travaux de réhabilitation, auxquels il faudra au moins quatre années pour les mener à terme. Le site est composé de bâtisses privées à hauteur de 76%, 18%, gérés par l'OPGI, et les 6 % restants sont des immeubles relevant du patrimoine national et des biens de l'Etat. Quelque 430 bâtisses sur les 602 recensées sont éligibles à la restauration et à la rénovation. Certaines constructions sont classées patrimoine national : quatre mosquées, dont celle de Boumerouane, construite au XIe siècle, et le hammam El Caïd, le plus ancien, dont l'édification a été entreprise par une princesse ziride en 980. Le tissu urbain, quant à lui, occupe 11 ha d'habitat, et près de 3 autres abritent les équipements. Les styles arabo-mauresque et colonial y cohabitent.