Le représentant du Front Polisario pour l'Europe, Mohamed Sidati, a appelé hier l'ONU à désigner du doigt les principaux responsables du blocage du processus de décolonisation du Sahara occidental. M. Sidati, intervenant hier lors d'une rencontre internationale sur la décolonisation tenue au complexe touristique de Sidi Fredj, à Alger, a déploré le fait que ce processus « n'avance pas à cause du Maroc » qui, a-t-il expliqué, « tente vainement de les (négociations) détourner de leur finalité, à savoir l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination ». « Il est temps que les Nations unies mettent le doigt sur les raisons qui empêchent l'avancement du processus de négociations », a-t-il insisté, mettant en garde contre « les tentatives » marocaines de fragiliser ce processus. « Que Van Walsum parle de ‘‘positions très éloignées'' ou qu'il estime ‘‘insatisfait'' des négociations, qu'attend l'ONU, qui est l'arbitre de ces négociations, pour faire sortir son carton rouge contre le responsable du blocage ? », s'est-il encore interrogé. Non sans omettre d'avertir que « violer les droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et faire fi des résolutions du Conseil de sécurité ne fait qu'exposer dangereusement la paix dans la région ». Par ailleurs, les participants à cette rencontre internationale ont réaffirmé la « solidarité indéfectible » du mouvement international de solidarité avec le peuple sahraoui dans son combat pour l'exercice de son droit à l'autodétermination. « Nous sommes des chiens qui mordent, on ne se taira pas, ce n'est pas avec un chantage international que nous allons baisser les bras », dira d'emblée le président de la coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui, Pierre Galand. M. Galand promet encore plus d'actions de solidarité internationale pour la cause sahraouie pour l'année 2008. Il annoncera la création prochaine à Paris d'un nouvel intergroupe parlementaire en Europe et l'élargir à d'autres pays et une conférence au Parlement européen en avril, à Bruxelles. Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Mahrez Lamari, a rappelé avec force que tout projet de solution qui ne prend pas en charge complètement les intérêts nationaux du peuple sahraoui s'écartera inéluctablement de la légalité internationale, de la doctrine et de la pratique de l'ONU en matière de décolonisation. Le SG de l'Union de la jeunesse panafricaine estimera, de son côté, que « si on n'arrive pas à résoudre ce conflit, le monde se dirigera vers un drame d'hypocrisie ». « Ce n'est pas normal qu'on fait passer les intérêts économico-politiques avant les droits des Sahraouis », dénonce-t-il. Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a annoncé la tenue pour fin octobre prochain d'une conférence internationale syndicale de solidarité avec le peuple sahraoui. D'autres représentants de pays, notamment de Cuba, du Venezuela et de la Guinée Bissau, ont exprimé la justesse de la cause sahraouie.