Le recrutement direct, c'est-à-dire sans passer par l'agence nationale de l'emploi (Anem), est une pratique courante dans le milieu du travail. Pour mettre fin à cette atteinte à la réglementation stipulée par la loi 17-04, les éléments de l'inspection régionale du travail de Annaba multiplient les visites de contrôle dans les trois secteurs économiques : public, privé et étranger. En effet, durant l'exercice 2007, près de 1 300 entreprises, dont 932 privées et 42 étrangères ont fait l'objet d'un contrôle de recrutement. Il a été constaté que dans ces entreprises, tous statuts confondus, qui emploient 96 970 travailleurs, 4 545 personnes ont été embauchées directement sans passer par les agences de l'Anem, soit un taux de 28%. Ce qui a donné lieu à 436 infractions, sanctionnées par autant de procès-verbaux. L'étude de ce phénomène a fait ressortir que 74% des travailleurs, faisant l'objet de recrutement direct, sont des ouvriers, 13% des cadres et 11 % des experts. Dans ce contexte, M. Masrane, le directeur de l'inspection régionale du travail, s'explique ainsi : « C'est pour mieux appréhender les conséquences du chômage que la loi est venue réguler le recrutement en le soumettant au principe de l'offre et de la demande. La mise en application de la règlementation en vigueur, régissant l'emploi, a permis de dissiper les tensions sociales, souvent à l'origine des mouvements de protestation des jeunes chômeurs ».