Le pire, les Palestiniens le vivent au quotidien, même s'il est toujours à venir. Comme ces trente-et-un tués depuis mercredi par l'armée d'occupation israélienne. L'histoire des Palestiniens est une succession de massacres, mais aussi de luttes, que paradoxalement, les faiseurs d'opinion veulent lui contester. C'est ce qui est arrivé lorsqu'Israël a décrété unilatéralement le blocus de Ghaza, ou encore qualifié ce territoire d'entité hostile. Comme s'il s'agissait d'un Etat jouissant pleinement des attributs de souveraineté avec, notamment, une armée, et qui entend le priver de ce qui lui revient de droit. La question palestinienne a connu de graves dérives qui font d'Israël une victime et rien d'autre. Conséquence, c'est le massacre souvent à huis clos, et une totale violation des lois et résolutions internationales. Au nom de cette logique, trente-et-un Palestiniens, dont six enfants viennent d'être tués dans un délai très court. Entre mercredi et jeudi, dans des attaques de l'armée israélienne contre la bande de Ghaza. s autres Palestiniens, dont trois enfants ont, en outre, été blessés hier dans de nouveaux raids aériens israéliens. Ils ont été menés dans le secteur de Jabaliya, dans le nord du territoire palestinien, ont précisé les témoins. Deux enfants, âgés de 5 et 6 ans, ont été blessés dans une maison qui a été endommagée par l'un des raids, selon les sources médicales. Un autre enfant âgé de 12 ans a été blessé peu après dans un autre raid. Les trois autres blessés sont des civils, selon les témoins. Par ailleurs, l'armée israélienne a déployé des forces supplémentaires, notamment des blindés, face à la bande de Ghaza et dans le secteur nord du territoire où des unités opèrent en permanence. En outre, un civil palestinien blessé jeudi dans un raid israélien est décédé, selon des sources médicales. Le porte-parole de l'Agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), Christopher Gunness, a « vivement condamné » la mort des enfants et appelé Israël à « ne pas mettre les civils en danger. » La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, attendue la semaine prochaine au Proche-Orient, a pour sa part rendu responsable le mouvement palestinien Hamas de « ce qui se passe ». « Les attaques de roquettes doivent cesser », a-t-elle déclaré. A Ghaza, Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement du Hamas non reconnu par la communauté internationale, a condamné « les crimes successifs commis par l'occupation sioniste » et appelé les pays arabes à « sortir de leur silence regrettable et à agir d'urgence pour faire cesser l'agression. » « Ghaza fait face aujourd'hui à une vraie guerre, une guerre folle, menée par l'ennemi contre notre peuple et contre la bande de Ghaza », a déclaré M. Haniyeh dans un prêche pendant la prière du vendredi dans une mosquée de Ghaza. M. Haniyeh est l'un des rares responsables du Hamas à faire une apparition publique à Ghaza depuis qu'Israël a intensifié ses raids. « Ces meurtres arbitraires et ces frappes menées partout constituent une vraie guerre. » En fin d'après-midi, un raid a visé une position de la « police » du Hamas dans le camp de réfugiés de Chati, à Ghaza, à quelques centaines de mètres de la maison de M. Haniyeh, tuant un policier et faisant cinq blessés, selon des témoins et des sources médicales. Devant les menaces, la plupart des locaux relevant du Hamas ont été évacués et les militants appelés à ne pas se servir de téléphones portables et à éviter les déplacements en groupe, selon un responsable du groupe. En riposte aux attaques israéliennes, vingt roquettes palestiniennes tirées de Ghaza se sont abattues jeudi dans le sud d'Israël, faisant deux blessés, notamment à Sdérot et à Ashkélon, selon la police. Plus clairement, Israël poursuit sa campagne de terreur et le monde, paradoxalement, exige des Palestiniens qu'ils cessent de résister. Autrement dit, il leur est demandé une totale soumission. C'est encore et toujours le traitement des affaires internationales au cas par cas.