Alors que les chefs d'entreprise appellent le gouvernement à supprimer la taxe sur la valeur ajoutée, pour faire baisser les prix des produits de première nécessité, Abdelaziz Belkhadem annonce que « le gouvernement n'envisage nullement d'annuler la TVA et que la question est totalement évacuée ». Les présidents de l'APN et du Conseil de la nation, Abdelaziz Ziari et Abdelkader Bensalah, ont prononcé hier deux discours complémentaires à l'occasion de l'ouverture de la session de printemps du Parlement. On aurait cru à une répartition des rôles. La preuve : l'un a prononcé un discours technique et l'autre a fait une intervention technique. M. Ziari, président de la chambre basse, a axé son intervention sur les projets figurant à l'ordre du jour de cette nouvelle session (14 en tout). De son côté, M. Bensalah a évoqué les questions politiques et sociales. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence du chef du gouvernement et de son staff. Encore une fois, Abdelaziz Belkhadem a marqué de son empreinte son passage au Conseil de la nation. En marge de cette rencontre, le chef de l'Exécutif a annoncé l'opposition catégorique du gouvernement à la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Une opposition qui risquerait de décevoir profondément les opérateurs privés et avec eux les citoyens. Les chefs d'entreprises, faut-il le rappeler, avaient appelé le gouvernement à supprimer la TVA pour faire baisser les prix des produits de première nécessité. Comme solution palliative, le chef du gouvernement répond en précisant qu'actuellement sa priorité est de soutenir la production nationale, en amenant les producteurs à produire plus et leur payer leurs produits au prix coûtant. « Le gouvernement veut encourager la production nationale pour faire face à la hausse des prix sur les marchés internationaux des produits alimentaires de première nécessité, mais il n'envisage nullement de supprimer la TVA. Cette question est totalement évacuée », a observé le chef de l'Exécutif qui met fin ainsi aux espoirs des producteurs qui ne cessent d'interpeller l'Etat sur ce dossier. Pour M. Belkhadem, il s'agit aujourd'hui de revoir l'ensemble de la composition des prix pour voir quelle est la part la plus déterminante dans leur structure (prix). L'objectif visé à travers une telle politique est d'encourager les agriculteurs, les éleveurs et l'industrie agroalimentaire à produire plus. Dans ce même sillage, le chef du gouvernement a indiqué que l'Algérie a pris des mesures appropriées pour soutenir les prix des céréales et du lait. Toutefois, sa préoccupation pour l'heure est, a-t-il dit, d'étudier le problème des prix des légumes secs et des huiles végétales et animales afin de mettre en place les mesures appropriées inexistantes pour le moment. Le problème du soutien des prix est lié à celui de l'inflation qui se pose actuellement à tous les pays du monde. Toujours concernant le front social, M. Bensalah, président du Sénat, a abondé dans le sens du chef du gouvernement en tirant sur les syndicats autonomes. Selon lui, la situation sociale actuelle ne justifie point l'attitude des tenants de l'escalade et de la tension « qui, au demeurant, ne profitent à personne, mais servent des clans dont les objectifs et les instigateurs sont connus ». A cette occasion, le président du Conseil de la nation a adressé un appel à tout un chacun à faire prévaloir la raison et à faire preuve de sens de responsabilité dans le traitement de ce dossier sensible. « Les organismes chargés de l'examen de ces dossiers doivent intensifier leurs efforts en vue de dégager dans les meilleurs délais possibles les solutions idoines aux questions en suspens », a lancé M. Bensalah en ajoutant que le procédé adopté pour la prise en charge du dossier « obéit à une logique de l'action de l'Etat qui est en adéquation avec les règles de bonne gouvernance ». Il précisera que cette même logique maintient ouvertes les voies du dialogue et encourage l'accélération du traitement des dossiers en suspens. Par ailleurs, si d'aucuns estiment que le dialogue et la négociation restent l'unique alternative, pourquoi les pouvoirs publics refusent-ils jusqu'à l'heure d'appliquer cette devise et de répondre aux revendications des syndicats autonomes qui réclament haut et fort l'ouverture d'un débat sur les questions qui les concernent de très près et qui ne relèvent nullement des prérogatives de leurs ministères respectifs. A qui profite lepourrissement ?