Le syndicat s'agiteUn mouvement de grève générale illimitée pourrait être déclenché avant la fin de l'année 2004 par les 684 employés des hôtels Seybouse International, Orient, El Mountazah (Annaba), Mermoura et Ksar Chellala (Guelma). Telle est la menace que les travailleurs de ces 5 unités qui composent l'Entreprise de gestion touristique de Annaba (EGTA) et leurs représentants syndicaux ont brandie ce samedi par la voix de M. Allilou Ali, secrétaire général du syndicat de l'entreprise. La mise à l'écart du partenaire syndical, dont les discussions entamées sur la privatisation de leur outil de travail et qui concerne leur avenir, en serait le motif. D'autant, ont affirmé plusieurs travailleurs contactés, que leur entreprise enregistre annuellement un chiffre d'affaires en constante hausse avec le versement d'indemnités d'intéressement au bénéfice du collectif des travailleurs. D'où leur incompréhension à ce qu'ils estiment être une atteinte aux droits des travailleurs et leurs appréhensions quant à une éventuelle compression des effectifs. Selon eux, les décideurs tenteraient de mettre le partenaire social devant le fait accompli en mettant en application, dès la fin du 1er trimestre 2005, un plan social préalablement établi. Les syndicalistes ont cité le nom de la société Méridien au titre de nouveau propriétaire d'au moins 3 des 5 hôtels de l'EGTA, dont le Seybouse International et Orient. M. Allilou a estimé que, telle que conçue, la procédure de privatisation des hôtels, encore propriété des entreprises publiques algériennes, prend les dimensions d'un vrai scandale et agite les syndicalistes jusqu'au plus haut niveau de leur fédération. Les informations qui leur parviennent à grands coups de placards publicitaires sur la cession de nombreux hôtels, implantés à travers le territoire national, n'éteignent pas la polémique. Cette dernière agite, depuis quelques semaines, les travailleurs et leurs représentants. Au point que le secrétaire général du syndicat de l'entreprise a décidé d'organiser, dans les prochains jours, des assemblées générales afin, dit-il, « de monter en premières lignes dans la perspective d'un bras de fer ». En fait, depuis quelques jours, la machine syndicale du tourisme et de l'hôtellerie s'est mise en branle. Elle se prépare à dénoncer, « violemment si nécessaire », les agissements de ceux qui planifient la privatisation de leur outil de travail sans avis du partenaire social. Jusqu'ici très discrets, les syndicalistes se réveillent et se révoltent de ce saut dans l'inconnu que l'Etat leur prépare dans les coulisses. « S'il y a privatisation, les travailleurs doivent être les premiers à être sollicités. En tous les cas, nous n'allons pas nous laisser faire. Le dernier des 684 travailleurs de notre entreprise comptabilise plus de dix années de travail. Nous avons construit cette entreprise chaque année de plus en plus bénéficiaire. Voilà qu'on cherche aujourd'hui à nous liquider sans état d'âme aucun », a déclaré M. Allilou.