Cette mesure annoncée hier par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, lors du séminaire sur « Les technologies de l'information au service de l'assurance maladie » organisé à l'hôtel El Aurassi, à Alger, s'est avérée comme une urgence pour protéger les équilibres des dépenses au sein des caisses de l'assurance sociale. Ainsi, le ministre souligne que la modernisation des services de la Sécurité sociale constitue une priorité dans le programme du gouvernement. Dans cette optique, les ministères du Travail et de la Sécurité sociale, de l'Emploi et de la Solidarité nationale et de la Santé et de la Réforme hospitalière sont appelés à élaborer un fichier national pour identifier le statut de toutes les personnes assurées ou dans le besoin. Belbari, directeur général de Microsoft Algérie, dira à ce sujet que son entreprise étudie toutes les expériences de par le monde afin de proposer à ces tutelles une solution. « C'est aux assureurs de choisir la meilleure option », précise-t-il en citant, à titre d'exemple, le cas de la France où un milliard et demi de requêtes sont traités par voie électronique. Pour sa part, la secrétaire générale du ministre de la Santé, chargée de la Sécurité sociale, indique qu'un réseau intranet est déjà opérationnel dans 500 points de santé publique. Selon elle, ce système permet une meilleure fluidité de l'information entre les différents acteurs du système de santé. Le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbas, affirme également qu'une banque de données a été mise en place pour recenser le nombre exact de démunis. Reprenant la parole, M. Louh fait remarquer que le nombre de médicaments remboursables en Algérie est nettement supérieur à celui fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). A ce sujet, le ministre dira que le marché des produits pharmaceutiques a besoin d'être organisé. M. Graba, du ministère du Travail, a, dans un exposé exhaustif, expliqué que la contractualisation entre les établissements de santé publique et les caisses d'assurance constitue une option stratégique dans la modernisation de gestion des organismes de Sécurité sociale, mais aussi dans la réforme hospitalière. L'orateur ajoute qu'un comité interministériel s'attelle actuellement à mettre en place le système d'identification automatique des assurés sociaux (Idaas). « La carte à puce définit le statut de tous les assurés et elle contient des informations fiables », estime M. Graba. Pour le moment, M. Graba, qui annonce que seuls 300 000 sont déclarés à la Cnas, conclut que les tentatives d'établir le système de contractualisation n'ont pas connu de lendemains heureux et n'ont pas été appliquées d'une manière rigoureuse. Par ailleurs, M. Graba a montré, chiffres à l'appui, que les dépenses de l'assurance maladie ont augmenté de 63% entre 1999 et 2003. Les dépenses du remboursement des produits pharmaceutiques sont également en nette progression. En 2003, elles ont atteint plus de 33 milliards de dinars, alors que le chiffre prévu pour l'année en cours dépassera les 40 milliards de dinars. Les projections en 2005 estiment les frais de remboursement à plus de 48 milliards de dinars. En guise d'explication, M. Graba avance divers facteurs, dont les modalités d'élaboration de la nomenclature des médicaments enregistrés et les pratiques médicales en matière de prescription du médicament. En conclusion, le conférencier relève que le problème de la régulation des dépenses ne sera pas réglé sans l'intervention des autres secteurs en partageant l'information d'une manière intersectorielle.