La population de Aïn Beida et El Kerma (daïra d'Es sènia) est consternée suite au vol, encore une fois, des câbles téléphoniques. Les propriétaires des 35 kiosques multi services (KMS) et des 10 cybercafés tirent la sonnette d'alarme sur une situation devenue insupportable, autant pour les habitants que pour les responsables de ces établissements, dont l'apport utilitaire est indispensable. Les propriétaires brandissent à présent la menace de tenir des sit-in de protestation devant le siège de la direction d'Algérie Télécom (AT). Ils réclament l'aménagement et l'installation de nouveaux câbles téléphoniques. Mais les services de A.T. seraient réticents à l'idée de procéder à de nouvelles installations. Selon un responsable local, l'absence de garanties « nous pousse à réfléchir à deux fois avant de tenter quoi que ce soit. » Cet aveu traduit l'étendue du marasme vécu par les riverains et les propriétaires des KMS. Aïn Beida, bourg enclavé, à cinq minutes du centre-ville, détient aujourd'hui le triste palmarès dans les vols des câbles téléphoniques. Les interventions des services de sécurité affaiblissent les réseaux des voleurs, mais ces derniers réussissent à renaître de « leurs cendres ». Cette phrase résume à elle seule le désarroi des riverains, lesquels commencent à perdre patience. « A cause des vols des câbles téléphoniques, nous sommes constamment coupés du monde extérieur. Pour envoyer un simple fax ou téléphoner, il faut se déplacer jusqu'à la cité des Amandiers, lorsqu'il fait encore jour. C'est une situation intenable. Il faut que les autorités réagissent avec sévérité à l'encontre des voleurs. » La cité 5 juillet est particulièrement exposée aux rapines des délinquants. Ses innombrables issues ressemblant à un gruyère facilitent la fuite des voleurs qui semblent trouver un malin plaisir à ce jeu. « Les malfaiteurs revendent le cuivre enrobant les câbles téléphoniques dont ils tirent un bénéfice conséquent », affirme, pour sa part, un inspecteur de police. Au niveau de la brigade de la gendarmerie d'Es-Sénia, c'est la chasse aux voleurs. Des arrestations quasi quotidiennes sont effectuées par les éléments de cette brigade. « Les voleurs agissent à la faveur de la pénombre et creusent des fossés pour déterrer les câbles téléphoniques enfouis à 2 ou 3 mètres sous terre », nous indique le propriétaire d'un cybercafé. La solution consistant à surveiller de plus près les installations des câbles téléphoniques semble germer dans l'esprit des riverains. Mais ces derniers, qui ne veulent pas tirer le diable par la queue, lancent un appel en direction des pouvoirs publics. « Les malfrats ne reculent devant rien. Ils sont capables du pire. Nous ne voulons pas exposer nos vies et celles de nos enfants. Nous restons confiants quant à l'aptitude de nos services de sécurité. »