Les présidents d'APC auront à suivre une formation jusqu'au 12 juin. A la bonne heure ! L'initiative du ministère de l'Intérieur, qui compte aider les élus locaux à gérer convenablement les assemblées, ne peut qu'être accueillie avec un grand plaisir, d'autant plus que ces élus n'ont jamais brillé par leur savoir et leur manière intelligente de gérer l'assemblée qui leur est confiée. Sauf que ce retour des élus sur les bancs de l'école, s'ils n'y ont jamais mis les pieds, s'apparente à une action dont les résultats sont imprévisibles. Etre installé dans les fonctions d'un élu et puis apprendre les abécédaires du « métier » ne peut néanmoins suffire à des élus si tant est qu'ils veulent se former. C'est, tout compte fait, mettre la charrue avant les bœufs. Les trois mois prévus suffiront-ils à combler, comme l'atteste un employé d'une assemblée, un tantinet plaisantin, « une ignorance de toute une vie ? ». L'ignorance des élus, soldats jetés au front sans armes, est souvent mise en évidence par les administrés qui voient leurs droits perdus en raison d'une administration « incapable ». S'il n'est pas impliqué dans les « affaires », l'élu le sera, lorsque il se fait entourer de « conseillers » qui ne font pas grand cas de la volonté populaire. Beaucoup sont les élus qui font souvent les frais de leurs « fréquentations » et payent ainsi le fait de « céder » la gestion à des personnes indélicates. La dernière mandature était grosse en scandales liés à la mauvaise gestion et à la dilapidation des deniers publics. Cette incompétence qui est « comblée » par des actions incompatibles avec la fonction d'élu du peuple, pousse l'administration centrale à reprendre la main et à diminuer les prérogatives des assemblées. Mais l'ignorance excuse-t-elle ces pratiques que les pouvoirs publics essaient de combattre sans y parvenir. « La volonté de ces autorités n'y est pas. Sans des prérogatives qui s'érodent toujours, que peut faire l'intelligence d'un élu ? », réplique-t-on, soulignant que la réforme du Code communal joue à l'Arlésienne. Les partis politiques sont aussi responsables de cet état de fait. Lorsqu'il s'agit de confectionner les listes, plusieurs critères autres que les compétences priment, les allégeances et le bourrage des listes passe en premier. Tous en tirent des dividendes, sauf le citoyen. Mais comme l'a dit un penseur, « les hommes, n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, se sont avisés pour se rendre heureux de n'y point penser ».