Le juge d'instruction du tribunal d'El Tarf a saisi, mercredi dernier, 21 personnes de la DLEP et de la direction de l'éducation, impliquées dans les affaires dites de l'ex-wali d'El Tarf, pour les informer que dorénavant elles relèvent du magistrat instructeur de la Cour suprême. Ces fonctionnaires parmi lesquels on compte le directeur de l'éducation sont mis en cause dans deux affaires dites du mobilier scolaire et du lycée de Chbaïta Mokhtar. Avec d'autres, où sont impliqués des responsables locaux, ces affaires ont défrayé la chronique durant toute l'année 2006 avec de nombreux rebondissements. Elles se solderont par l'arrestation et l'emprisonnement de Djilali Aarar, l'ancien wali d'El Tarf, et une quinzaine de fonctionnaires et d'entrepreneurs. D'autres encore, comme c'est le cas du directeur de l'éducation, bénéficieront d'une mise en liberté sous contrôle judiciaire. Curieusement, ce dernier ne sera pas éloigné momentanément de sa noble fonction comme l'exigerait la plus élémentaire des morales. Nous avons appris que le magistrat instructeur qui traitait cette affaire a été dessaisi du dossier et remplacé. L'ancien wali d'El Tarf a été remis en liberté sous contrôle judiciaire pour raisons de santé. Les autres inculpés, écroués à El Tarf, ont également été remis en liberté dans les mêmes conditions et, pour ceux mis sous contrôle judiciaire, la mesure a été progressivement levée au cours de 2007. Des mesures qui honorent la justice algérienne qui semble ainsi ne recourir qu'exceptionnellement à la détention préventive. A la condition bien entendu que ce ne soit pas des manœuvres dilatoires pour étouffer ces affaires de grande prédation – on parle de plusieurs centaines de milliards de centimes – et élargir à la longue leurs auteurs comme le pensent de nombreux citoyens désabusés par la tournure prise par des affaires similaires.