Réagissant aux propos du président français Nicolas Sarkozy tenu hier sur son accord avec la position des pays arabes boycotteurs du sommet arabe, le ministre des Affaires étrangères syrien, Walid Moallem, a déclaré hier soir : « Je vois que le président Sarkozy s'est permis de se joindre à l'orchestre des opposants au sommet et s'est permis aussi de s'ingérer directement dans les affaires arabes. » Le MAE syrien a ajouté lors de la conférence de presse « improvisée » au centre des médias de Damas que la Syrie s'interdit de s'immiscer dans les affaires européennes et que la réaction à ces propos doit venir de l'ensemble des pays arabes et pas seulement de la Syrie. A ses yeux, les « efforts américains » pour faire échouer le sommet de Damas ont capoté, « car demain (aujourd'hui samedi) le sommet réussira, avec des dirigeants présents et des résolutions importantes ». Le 13 mars, les Etats-Unis avaient appelé les pays arabes « à réfléchir » avant de se rendre à Damas. « D'après les délégations présentes à Damas, nous avons compris que ces pays avaient subi d'importantes pressions », a déclaré M. Moallem, sans plus de précision. « La pression américaine a été spécifiquement employée contre le sommet de Damas plus que sur un autre, parce que les Etats-Unis n'ont pas voix au chapitre durant ce sommet ni dans l'ordre du jour ni dans ses résolutions », a encore ajouté le chef de la diplomatie syrienne. Ecoutera-t-il le discours télévisé de Fouad Seniora, le chef du gouvernement libanais prévu à 20h (heure de Damas) ? Avec un grand sourire, Moallem lâche : « Je n'en aurai pas le temps. » Seniora voulait expliquer à l'opinion libanaise et régionale le pourquoi du boycott libanais. Sa majorité accuse la Syrie d'ingérence chronique au Liban. « Nos frères libanais doivent cesser de faire porter la responsabilité de leurs problèmes aux autres », a indiqué M. Moallem. « Nous avons des amitiés avec le Hezbollah, Amal et des forces patriotiques au Liban. Pour nous, Saad Hariri, ce n'est pas la Syrie et l'argent qu'il distribue publiquement n'est pas l'argent de la Syrie », a lancé le ministre syrien.