Positions n La Syrie accueille, aujourd'hui, samedi, un sommet de la Ligue arabe boudé par plusieurs chefs d'Etat. La crise libanaise devrait dominer les débats. Le Liban, dont le Premier ministre Fouad Siniora a accusé la Syrie de jouer un rôle prépondérant dans le blocage politique qui empêche l'élection d'un nouveau président, boycotte le sommet alors que l'Egypte, l'Arabie saoudite et la Jordanie sont représentées par des délégations de moindre rang. La Syrie a, par la voie de son ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem, accusé les Etats-Unis, «qui ont incité les Arabes à ne pas assister au sommet pour protester contre l'ingérence de Damas dans les affaires libanaises», d'avoir tenté de le saboter. «Les Etats-Unis ont tout fait pour empêcher la tenue du sommet mais ils ont échoué car nous allons avoir un sommet très réussi», a-t-il déclaré. «Leur but est de diviser les Arabes», a-t-il dit. Le ministre syrien a aussi condamné, hier, vendredi, l'ingérence du président français Nicolas Sarkozy dans les affaires arabes après que la France eut rejoint les opposants au sommet arabe. «Nous déplorons que le président Sarkozy se soit joint à l'orchestre des opposants au sommet arabe de Damas et qu'il se soit permis de s'ingérer directement dans le sommet», a déclaré M. Mouallem en réponse à une question sur la position syrienne à la suite des déclarations du président Sarkozy qui soutient les Etats ayant décidé de ne pas participer au sommet de la Ligue arabe. «De notre côté, nous ne cherchons pas à savoir quels dirigeants participent ou non aux sommets européens et nous nous gardons de toute ingérence dans les affaires de l'Europe», a ajouté le ministre syrien. Le Secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a, pour sa part, affirmé que les ministres arabes des Affaires étrangères ont exprimé leur soutien à l'initiative arabe pour le règlement de la crise libanaise et mandaté l'organisation panarabe pour poursuivre sa mise en œuvre. Le chef de la diplomatie syrienne a qualifié de positive la participation des dirigeants arabes au sommet en dépit des pressions des Etats-Unis qui ont appelé les Etats arabes à y regarder à deux fois avant de décider de leur participation au sommet. En réponse à une question sur l'avenir de l'initiative yéménite de rapprochement des mouvements palestiniens Fatah et Hamas en l'absence du président yéménite, M. Mouallem a indiqué que le vice-président yéménite est porteur d'une lettre sur cette initiative qui sera présentée lors du sommet. Les discussions devraient également porter sur un plan de paix arabe avec Israël datant de 2002 et auquel l'Etat hébreu n'avait pas donné suite.