C'est au stade d'entraînement jouxtant la mer, à Tunis, que nous avons trouvé, mercredi passé, Abdelhak Bencheikha en plein travail avec son équipe du Club Africain. Des centaines de spectateurs étaient là et applaudissaient les belles phases de jeu. Sur la touche, adossés au mur, presque tous les dirigeants, du président Kamel Idir au secrétaire général en passant par le chargé de presse et le trésorier, suivaient d'un œil intéressé l'entraînement. Ils étaient là aussi pour donner confiance à toute la composante de leur équipe et lui porter soutien. De son côté, Bencheikha, emmitouflé dans un anorak gris, menait son monde composé d'une trentaine de joueurs, comme un véritable chef d'orchestre, à coups de sifflets et d'instructions, parfois à cris. Cela se notait, il existe une bonne entente au sein du staff. La magie de l'Algérien était visible, on était fier de le voir ainsi respecté. Les impressions du président du club n'ont fait que confirmer notre constat. Il nous déclara à ce propos : « Bencheikha est un grand homme avec un grand H. En plus de son esprit sportif, il a d'immenses qualités humaines. Il a ramené beaucoup de sérénité au Club Africain qui est tout de même une mosaïque de stars. C'est aussi un gagneur, un battant qui ne perd pas ses repères pour demeurer digne. » La hiérarchie semble s'être convertie en complicité entre Bencheikha et Kamel Idir. Ce dernier ajoutera : « Bencheikha fait un travail en profondeur et on se comprend du regard seulement. D'ailleurs, je vais vous faire une confidence, son contrat d'un an renouvelable se termine en juin et je lui ai confirmé qu'il sera prorogé pour la saison prochaine. » Le président nous révélera que le contrat de Bencheikha est aligné sur celui de son prédécesseur Bertrand Marchand, aussi bien du point de vue salaire et primes que conditions de séjour. L'entraînement terminé, Bencheikha nous rejoint et se plie à nos questions. Il nous dira qu'il se plaît en Tunisie et que son succès est dû au travail et à l'abnégation et que son mode de vie c'est celui de la réussite. Questionné sur les moyens dont il dispose, il précisera : « Je suis dans un grand club. Quand j'éprouve le besoin de faire un biquotidien pour appuyer la tactique, j'ai à ma disposition 3 terrains en plus d'une salle de musculation, d'une piscine, d'une infirmerie et d'une série d'accessoires de jeu. » Le coach algérien affirme qu'aucun des dirigeants ne s'immisce dans le technique et qu'il a carte blanche dans ce volet. Il ajoutera : « J'ai une chance d'avoir ce président qui est aussi une personnalité. Il m'a protégé en début de saison quand j'ai eu des déboires et il m'a permis de développer mes idées. » Au sujet des bruits qui courent et qui font de lui un technicien au niveau de l'EN tunisienne, Bencheikha spécifiera que ce n'est qu'une rumeur qui a circulé suite à la parution d'une liste publiée par la presse et où son nom figurait. Enfin, il ajoutera : « Ici, mon club n'a pas eu de titre depuis 12 ans, je ferai tout pour que cette saison soit couronnée de succès et aussi pour représenter dignement le bon technicien et le bon citoyen algérien. » Dans la rue, à bord de sa voiture ou au café où on s'est attablé il ne cesse de saluer les gens. On l'appelle Abdelhak.