pour la première fois, le chef de l'Etat laisse croire implicitement que l'actuelle Constitution sera révisée. Invité à s'exprimer sur l'amendement de la Constitution, le président de la République souligne que toutes les Constitutions sont perfectibles. «La Constitution en vigueur a été adoptée en 1989. Elle a été amendée en 1996. Toute Constitution est perfectible aux plans des objectifs et des dispositions, à la lumière des difficultés qui s'en seraient résultés dans la gestion de l'Etat et des besoins nouveaux pour une meilleure visibilité de la relation entre les institutions de l'Etat et entre ce dernier et la société, dans le sens de l'édification du système qui permet de réaliser un renouveau national, conformément aux aspirations du peuple à une véritable démocratie, à la modernité et à la prospérité», a-t-il expliqué. Par cette déclaration, le chef de l'Etat continue à faire planer le doute en n'apportant aucune nouveauté sur le sujet en question. Néanmoins, pour la première fois le chef de l'Etat laisse croire implicitement que l'actuelle Constitution sera révisée. Sans l'annoncer ouvertement, le président de la République avance, toutefois, d'un cran à ce propos. Pour les observateurs politiques, il ne fait aucun doute sur le désir du président Bouteflika d'amender l'actuelle loi fondamentale. Lors de l'entretien accordé, en mars dernier, à l'agence britannique Reuters, le chef de l'Etat soulignait qu'il ne peut que se réjouir de l'appel lancé par les organisations et les partis politiques qui l'invitent à amender l'actuelle révision pour lui permettre de briguer un troisième mandat. A noter que l'article 74 de la Constitution algérienne stipule que le président de la République est rééligible une seule fois. Dans l'interview accordée à Reuters, le premier magistrat du pays a levé, un peu, le voile sur le suspense entretenu autour de la révision de la Constitution. Au même titre d'ailleurs que sa candidature à l'élection présidentielle de 2009. Sur ce point, Abdelaziz Bouteflika avait dévoilé quelques signes qui ne trompent pas. L'élection présidentielle ne sera pas reportée. Il avait souligné «que des organisations ou des partis politiques se préoccupent déjà de la prochaine élection présidentielle, je n'y vois que la manifestation de l'intérêt que notre population et la classe politique apportent à la vie politique et au devenir de notre pays. C'est une preuve de maturité politique dont je ne peux que me réjouir», a-t-il soutenu. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, tranche sur cette question. Il affirme qu'elle se tiendra dans les délais. «La prochaine élection présidentielle se tiendra dans les délais fixés par la Constitution, avec l'aide de Dieu, et nous prendrons les dispositions nécessaires pour sa réussite et pour permettre au citoyen algérien d'exercer son droit à choisir son président en toute conviction, souveraineté et liberté», a déclaré le chef de l'Etat dans une interview accordée au journal qatari Al Arab. Le président Bouteflika veut rassurer ainsi que la légalité constitutionnelle sera respectée. La Constitution en vigueur stipule dans son article 74 que la durée du mandat présidentiel est de cinq (5) ans. Ce qui confirme que l'élection présidentielle aura lieu bel et bien en 2009. «Le terrorisme disparaîtra tôt au tard» S'exprimant sur le volet sécuritaire, le chef de l'Etat réaffirme que l'éradication du terrorisme en Algérie est inévitable. «Le terrorisme en Algérie disparaîtra tôt ou tard», a défendu M.Bouteflika. Et de réitérer que l'Algérie continuera à lutter encore contre le terrorisme. «La lutte se poursuit par les forces de sécurité conformément à la loi et avec l'aide efficace du peuple», a indiqué le Président. La continuité dans la lutte antiterroriste. En effet, le chef de l'Etat développe le même discours. «Nous devons, avec les moyens légaux de l'Etat, lutter encore contre le crime organisé, quelles que soient les dénominations sous lesquelles on peut le désigner» a-t-il affirmé lors de l'entretien accordé à Reuters. Interpellé sur «le retour des attaques terroristes en Algérie», le président de la République souligne que «le nombre des attentats terroristes en Algérie a considérablement baissé comme vous le savez.» Le chef de l'Etat exhorte les spécialistes à ne pas lier le terrorisme «à la situation du front social qui ne diffère pas beaucoup de ce qui prévaut dans de nombreux pays méditerranéens ou voisins». S'agissant du bilan de la Réconciliation nationale, M.Bouteflika a souligné que cette politique a permis, en premier lieu, de rétablir la paix et éteindre le feu de la discorde. Et de dénoncer: «La Réconciliation a également permis de démasquer beaucoup d'organisations terroristes qui activaient sous le couvert politique et qui s'adonnent désormais à la criminalité, au banditisme ou aux attentats à effet médiatique.»