Le premier sommet Inde-Afrique a débuté hier ses travaux comme prévu dans la capitale indienne avec la participation du pays hôte et de quatorze pays africains représentant l'Afrique à travers ses ensembles régionaux dont l'UMA (Union du Maghreb arabe), l'Union africaine avec les présidences actuelle et à venir, ainsi que le Nepad au sein duquel figure l'Algérie. Plusieurs sujets sont à l'ordre du jour de ce sommet qui prendra fin demain, comme le commerce, l'énergie et la coopération Afrique-Inde dans les affaires internationales. L'Algérie est représentée à ce sommet par l'ancien chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, en qualité de représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. A cette occasion, le Premier ministre indien, Manmohan Singh, auteur du décollage économique de son pays pour avoir engagé en pleine période de récession, la politique de libéralisation de l'économie indienne avec les résultats que l'on connaît, a annoncé le doublement des prêts consentis à l'Afrique à 5,4 milliards de dollars sur les cinq prochaines années (contre 2,1 milliards sur les cinq années précédentes). « L'Inde souhaite que le XXIe siècle soit celui de l'Asie et de l'Afrique et que les peuples des deux continents travaillent de concert pour promouvoir une mondialisation qui soit égale pour tous », a-t-il lancé à l'ouverture du sommet. M. Singh a également offert une série de mesures comme un accès préférentiel pour les exportations de certains produits (coton, cacao, aluminium, cuivre...) et une série de partenariats dans l'agriculture ou l'éducation. L'Inde, en pleine croissance et aux besoins énergétiques colossaux, lorgne, tout comme la Chine rivale, sur les immenses ressources africaines. New Delhi avait noué d'étroites relations en Afrique dans les années 1960 et 1970, à l'époque où l'Inde, Etat non aligné, soutenait des mouvements de décolonisation. Aujourd'hui, la troisième économie d'Asie, dont le taux de croissance économique tourne autour de 9%, est en quête de ressources énergétiques, d'autant que sa consommation en la matière devrait doubler d'ici à 2015 et qu'elle importe déjà 70% de ses besoins en produits pétroliers. Le commerce bilatéral entre l'Inde et le continent africain s'est élevé à 30 milliards de dollars pour l'année 2006-2007, selon les chiffres gouvernementaux. Et la tendance, telle qu'elle apparaît, est à la croissance, l'Inde devenant progressivement l'usine du monde, tandis que l'Afrique a des besoins à satisfaire de plus en plus importants, aussi bien en matière de simple consommation que de moyens pour le développement. Des contacts avaient été déjà noués, et le terrain déblayé à l'occasion de quatre conclaves organisés depuis 2005. D'une autre manière, l'Afrique dispose aujourd'hui d'un panel d'offres, toutes envisageant l'établissement d'un partenariat. L'Inde le sait également.