La citadinité semble en être la cause majeure. « La graisse, le sucre et la sédentarité sont des facteurs de risque du syndrome métabolique », affirme le Pr Ayoub, de l'EPH Bologhine lors de la 11e Journée médicale de l'association médicale Errazi organisée ce jeudi, à l'Hôtel militaire de la 1ere RM. Les spécialistes sont unanimes pour mettre en cause l'abus de l'utilisation de la voiture. « Jusqu'à chercher à s'arrêter juste devant le magasin où on fait ses courses », signale le Pr Ayoub. Les règles de l'hygiène de vie ne sont pas respectées, ainsi, même la marche est négligée. Un régime alimentaire ne veut pas dire seulement s'imposer l'abstinence : « L'organisme va se sentir frustré et il se rattrapera lors des autres repas », affirme le médecin. L'équilibre alimentaire passe par la présence de poissons, de protéines au repas du matin, de pain complet à tous les repas et même du chocolat à prendre régulièrement afin de faire chuter la tension. Avant, l'Algérien marchait beaucoup, surtout par manque de moyens mais il n'arrivait pas à équilibrer ses repas. Aujourd'hui, avec l'industrialisation, le suivi médical et les crédits bancaires, la tendance va vers une augmentation abdominale qui impose en urgence un régime de vie sain. « Les accidents cardiovasculaires sont de plus en plus fréquents », dira le Dr Akkache du CAC Frantz Fanon. Il poursuit : « Nous constatons un changement total dans notre mode de vie : le stress, le régime alimentaire favorisent l'apparition de ces maladies et cela devient un problème de santé publique, puisque chaque cas est dramatique pour la personne, sa famille et l'Etat. » Le médecin révèle le chiffre de dix millions d'Algériens atteints d'hypertension artérielle, soit 35% de la population à laquelle il faudra rajouter les 3,5 à 4 millions de diabétiques. Ces statistiques récentes — datant de 2008 — font tirer la sonnette d'alarme. La thérapie en cours, grâce à l'avènement de molécules multicibles, corrige quelque peu plusieurs anomalies pouvant faire partie du syndrome métabolique qui tend à être nommé tout simplement « risque métabolique ». Selon le Dr Fafa-Bouabdallah de l'EPH Bologhine, « la dyslipidémie est un des principaux facteurs de risque cardiovasculaires, elle se trouve liée à la prise de poids résultant de l'excès de masse grasse ». Le chiffre annoncé est de plus d'un milliard d'adultes présentant un excès de poids dont 300 millions sont obèses dans le monde. Nombreux ont été les spécialistes, les généralistes et les étudiants qui avaient répondu présents à cette Journée thématique de l'association Errazi, la onzième du genre.