Le collectif « Code de la famille 20 barakat » a pris part, hier, au rassemblement auquel ont appelé les journalistes du quotidien Le Matin pour exiger la libération des journalistes emprisonnés, Mohamed Benchicou, Hafnaoui Ghoul et Ahmed Benaoum. Le collectif a décidé de se joindre aux journalistes pour alerter l'opinion nationale et internationale sur le danger qui pèse sur les libertés en Algérie. « Toutes les libertés sont menacées dans notre pays. Notre combat continue pour l'abrogation du code de la famille, pour l'instauration d'un Etat de droit et la défense des libertés », soutient un membre du collectif. Ce dernier estime que « l'incarcération des journalistes est une grave atteinte à l'exercice de la liberté de la presse et, partant, aux droits démocratiques élémentaires pour lesquels la société n'a pas cessé de consentir de lourds sacrifices ». A l'occasion de ce rassemblement, coïncidant avec une date fortement symbolique, le collectif a procédé au lâcher, à partir de la place de la Liberté de la presse à la rue Hassiba Ben Bouali à Alger, de 1000 ballons rouges et noirs et portant des affiches où il est mentionné : « Libérez les détenus du combat démocratique », « Code de la famille, 20 ans barakat ». Cette initiative est l'une des actions programmées par le collectif depuis le lancement de la campagne le 8 mars 2003. L'action devait être organisée à l'occasion de la vingtième année, le 9 juin dernier, de l'adoption du code de la famille par l'APN en 1994. « Le collectif a finalement opté pour la date du 5 juillet qui est symbolique et en plus elle a coïncidé avec le rassemblement des journalistes du Matin, et notre collectif est partie prenante du combat engagé pour la libération des journalistes », soutiennent les membres du collectif qui considèrent que « jeter en prison des journalistes pour leurs écrits est significatif du projet de société que le pouvoir tente de mettre en place. Il cherche à bâillonner toute expression s'opposant à son projet et à tétaniser la société en frappant les journalistes à la parole libre ». A l'occasion de la fête de l'Indépendance, le collectif interpelle le président de la République à travers une lettre ouverte où il lui est demandé de rendre justice aux femmes algériennes en abolissant toutes les lois discriminatoires. « Faites respecter la Constitution qui consacre l'égalité entre les femmes et les hommes de notre pays », lui est-il exigé. Après avoir rappelé les déclarations de Bouteflika sur la femme à l'occasion de son investiture, le collectif estime que les mots ne suffisent plus, et, « il est temps de mettre fin à l'humiliation institutionnalisée que représente le code de la famille et il est temps de reconnaître l'entière citoyenneté des femmes algériennes ».