A la sortie de Birkhadem, on emprunte la route menant vers Saoula. Elle est étroite, dégradée et parsemée de ralentisseurs. La fluidité est quasi-nulle. Le mouvement se résume à de brusques saccades. De part et d'autre de la voie, s'étendent encore des vergers, quoique mal entretenus, ils dégagent des senteurs agréables imprégnant l'air sur plusieurs centaines de mètres à la ronde. Au détour d'un virage, le mouvement ralentit encore. La côte dépassée, on débouche alors sur un carrefour. Une autre senteur emplit l'air, mais cette fois-ci, c'est celle provenant du bois. « On y dénombre plus de 400 ateliers de menuiserie et d'ébénisterie dans la commune », apprend-on. En effet, des camions chargés de bois font ronronner leur moteur. La circulation se complique, puis on atteint le centre de Saoula qui offre encore l'aspect d'un village colonial. Des maisons vétustes et des entrepôts datant de la même époque côtoient de somptueuses résidences. Une vieille bâtisse à trois niveaux, intégrée à une ancienne ferme aujourd'hui urbanisée, a été aménagée pour abriter le siège de l'Apc. Tout autour de la ville, s'étendent des champs que traversent les routes menant vers Baba Ali, Meridja et Ouled Belhadj. Certes, la vocation agricole de la localité se confirme, mais du côté de l'ancien marché communal, la mercuriale annonce des prix élevés. Un directeur d'école, ayant repris son activité initiale d'exploitant agricole après sa mise à la retraite, affirme : « A Saoula, les terres sont très fertiles. Auparavant, nous produisions 83 000 quintaux de pommes de terre par an. Nous arrivions en force aux Halles centrales. Présentement, nous produisons à peine 8000 quintaux. Cette situation est l'une des fâcheuses conséquences de la décennie noire. » Considérée longtemps comme une localité rurale, la commune de Saoula s'étend sur 20 km2 et totalise 40 000 âmes. Toutefois, elle est touchée par une extension urbaine, de nouvelles cités y sont implantées et de nouveaux lotissements y sont aménagés. « Le problème de logement est identifié à travers 6000 demandes sollicitant des logements sociaux et 2000 autres pour les logements sociaux participatifs. La wilaya a programmé la réalisation de 1300 logements dans le cadre du Fnpos. L'Eplf Béjaïa envisage de réaliser à Rouaïs 600 unités et 600 autres à Baba Ali. Où est la part des habitants de Saoula ? » s'interroge Smaïl Mila, premier vice-président de l'Apc. D'après lui, l'autre problème dont souffrent certaines localités de Saoula, en l'occurrence celui de Adaoura (Meridja), est la vétusté du réseau aep. A cela, l'élu cite les désagréments causés par les camions qui transitent par le centre. « Nous avons inscrit un projet de réalisation d'une déviation pour diminuer la pression qui s' y exerce », a-t-il indiqué. Concernant les franges juvéniles, l'élu local déplore le manque de structures. « Si l'équipe locale occupe le bas du classement, c'est à cause du mauvais état du stade communal. Par ailleurs, deux stades matico ont été aménagés à Baba Ali, cela reste insuffisant. Il faut généraliser ce type de structures », a-t-il encore précisé. Et de conclure : « Nous lançons un appel aux investisseurs pour créer des activités dans la zone industrielle de Baba Ali et permettre aux jeunes chômeurs d'être occupés. C'est une manière efficace pour lutter contre les maux sociaux, entre autres la consommation de drogues qui touche ces franges fragilisées. »