La Libye vient de rejoindre le club des pays favorables à l'institution d'une Opep du gaz. Le guide de la Jamahiriya s'est déclaré, jeudi dernier, favorable à cette idée. Cette organisation sera appelée surtout à défendre les intérêts des pays producteurs, à l'image de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep). L'Iran, la Russie, le Venezuela, le Nigeria et l'Algérie, bien que sa position soit quelque peu nuancée, sont déjà sur la piste. Lors de la visite de Vladimir Poutine en Libye, mercredi et jeudi derniers, Maâmar El Gueddafi n'est pas allé par quatre chemins pour apporter son soutien au président russe. C'est ce qu'a rapporté hier l'Agence de presse libyenne. Le guide libyen a appelé même à une réunion qui devra regrouper les pays producteurs aux fins d'instituer une organisation de producteurs de gaz et la doter d'une charte telle celle adoptée par l'Opep. L'émergence de l'idée d'une « Opep du gaz » n'a pas manqué de soulever toutes sortes d'interrogations chez les Européens surtout. Les Etats-Unis d'Amérique et l'Union européenne n'ont cessé de mettre en garde contre ce qu'ils qualifient d'« un cartel » du gaz, y voyant d'un haut risque pour la sécurité énergétique mondiale. Ces deux entités sont allées jusqu'à dire que la naissance d'une Opep du gaz favoriserait la manipulation de la politique des prix. En réponse, la Russie, premier pays producteur du gaz, avait expliqué qu'une telle organisation permettra aux pays producteurs de comprendre, d'une manière claire, les besoins du marché. Une réunion est prévue à Moscou en juillet pour débattre formellement de cette question. A propos, l'Algérie semble être aussi favorable à l'institution d'un mécanisme de coopération entres les pays producteurs de gaz. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a déclaré, lundi dernier, à l'Agence Dow Jones Newswires que « le prix du gaz est beaucoup trop bas dans les contrats à long terme et les producteurs de gaz ont besoin de coopérer pour obtenir un meilleur prix ». Le ministre a averti sur sa lancée que « si la situation ne s'améliore pas, les producteurs seront contraints de s'organiser pour défendre leurs intérêts ».