Ils dénoncent leur exclusion des instances dirigeantes de l'organisation. Les travaux du Xe congrès de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) se sont achevés tard dans la nuit du vendredi dans une totale confusion. La liste des mécontents s'est allongée suite au départ précipité du Palais des nations des 61 représentants de l'ex-Fédération de France. Conviés aux assises par le ministre des Moudjahidine et le secrétaire général de l'ONM, les anciens maquisards de ce que fut la wilaya VII étaient appelés à intégrer les instances dirigeantes de l'organisation. Cette invite se voulait une réhabilitation de leur rôle dans la gestion du patrimoine de la Révolution. Or, quelle ne fut leur surprise de découvrir qu'ils ont uniquement servi de faire-valoir, pis, de figurants tout au long des trois jours du congrès ! Dans une résolution transmise hier à notre rédaction, quatre délégués de la fédération de l'Hexagone, en l'occurrence Omar Boudaoud, responsable du comité fédéral et ancien membre du Conseil de la révolution (CNRA), Mohand-Akli Benyounès, responsable et coordinateur des wilayas, Mohamed-Seghir Miri, chef de wilaya ainsi que Abdelkader Bakhouche, membre de l'Organisation spéciale (OS) s'insurgent contre la stratégie d'exclusion dont ils ont fait l'objet avec leurs compagnons. Ils y évoquent “des pratiques étrangères à la morale du moudjahid authentique et contraires au respect minimum des règles démocratiques devant gérer le fonctionnement de l'ONM”. Qu'en est-il au juste ? Il y a une semaine, jour pour jour, se tenait une réunion au siège de l'ONM à laquelle ont pris part les moudjahidine susmentionnés. Instruit par le ministre du secteur, le secrétaire général par intérim Mohamed-Cherif Dâas leur demande de mobiliser leurs compagnons pour le congrès. En contrepartie, il leur promet des sièges au Conseil national. Figurer au sein des organes de décision étant l'unique moyen à leur disposition pour défendre les droits de leurs mandants, ils acceptent le deal. Pourtant, au moment du vote, l'accord est oublié. Interpellé, le ministre Mohamed-Chérif Abbès se dérobe. “Je suis moi-même mis en minorité au sein du secrétariat national”, se défend-il auprès des membres de la Fédération de France. À 21 heures, soit trois heures avant la fin des travaux, les anciens maquisards éconduits se retirent des assises et se “désolidarisent de toute décision émanant d'elles”. Déjà largement discrédité, le congrès de l'ONM a dévoilé le désir profond des gardiens du temple de préserver leur mainmise. Leur voracité en est la principale motivation. “Ils veulent accaparer tout le gâteau”, notent des observateurs. Le choix du futur secrétaire général qui doit intervenir dans les prochains jours obéit avant tout à cet impératif. S. L.