Certains spécialistes expliquent ce retard par la complexité de l'étude d'évaluation des ressources coralliennes.Les armateurs des sept bateaux de pêche au corail de Annaba s'interrogent toujours sur la date de la reprise de l'exploitation du corail. Ils s'interrogent également sur les résultats et les conclusions de l'étude d'évaluation des ressources coralliennes. Une étude ne devant pas permettre la reprise compte tenu de l'augmentation constante de la pression de pêche et afin de protéger la ressource a été effectuée, le gouvernement algérien a interdit la récolte du corail rouge « corallium rubrum » sur l'ensemble de son littoral avec comme cadre institutionnel le décret exécutif du 15 février 2001. En lançant cette étude depuis près de trois ans, le ministère de la pêche et des ressources halieutiques s'était fixé comme objectif final de proposer des mesures de gestion rationnelle et durable du corail. Et, c'est à un groupement d'organismes français que celle-ci a été confiée. Il s'agit de Creocéan, une société de service spécialisée en océanologie côtière, de Comex S.A, un groupe privé spécialisé dans les interventions sous-marines et du CNRS, organisme de recherche publique. Certains spécialistes expliquent ce retard par la complexité de l'étude. Elle devra, selon eux, aborder différents aspects inhérents à l'écologie et la biologie du corail, aux contraintes socioéconomiques de son exploitation et sa commercialisation au niveau national et international, et enfin à l'encadrement technique et réglementaire de l'activité de coraillerie. Pour ce faire, expliquent ces spécialistes, cette étude d'évaluation ne peut se faire sans la cartographie des fonds, les investigations sous-marines par engins téléopérés et par plongeurs, l'analyses des images numériques, ainsi que l'analyse des échantillons de corail en microscopie optique. Ce qui nécessite la mobilisation spécifique de moyens nautiques, humains et surtout les équipements et matériels appropriés. D'après des sources bien au fait de la chose, un bateau océanographique français, équipé pour l'exploration sous-marine appuyée par une équipe de plongeurs en scaphandre autonome, qualifiés, aurait été déployé pour les prises de données hydrogéographiques. Ce bateau de 30 m de long aurait fait le tour de la zone bathymétrique coraillée à une profondeur oscillant entre 30 et 80 m au niveau des côtes algériennes, particulièrement dans la zone d'El Kala, qui a fait l'objet d'intensive et sauvage exploitation des ressources coralliennes, avec une moyenne nationale de près de 20 t/an. Pour en savoir plus à propos du niveau d'évolution de cette étude d'évaluation, le premier responsable du secteur de la pêche à Annaba se limitait, à chaque fois, à indiquer qu' « actuellement, la pêche du corail est toujours interdite. L'étude d'évaluation des ressources confiée par le ministère de la pêche et des ressources halieutiques à un bureau d'études français est en voie de finalisation et d'interprétation. C'est sur la base des conclusions de cette étude que seront arrêtées les nouvelles mesures devant réglementer cette reprise. Nous sommes toujours dans l'attente des nouvelles directives de notre tutelle ».