Huit présumés accusés se sont relayés à la barre durant la matinée d'hier, lors du deuxième jour du procès des membres d'un réseau transnational de trafic de drogue. Dans l'après-midi de la veille, le tribunal criminel a également auditionné huit autres inculpés dans cette affaire. Pratiquement tous les prévenus ont réfuté en bloc les griefs retenus contre eux, en invoquant le fait « que leurs aveux ont été formulés sous la torture ». L'un d'eux, B.S., originaire de la ville de Touggourt, a déclaré : « je me nomme Belmustapha et le mandat télégraphique d'un montant de 85 millions de centimes, représentant le montant d'une transaction de drogue adressé au dénommé Ouassini (accusé dans cette affaire) était rédigé sous le nom de Benmustapha. Monsieur le juge, je sais comment écrire mon nom. C'est sur la base de ce supposé indice que l'on m'a inculpé dans cette affaire dont j'ignore tout ». Abondant dans ce sens, son avocat a ajouté : « j'ai demandé une expertise graphologique pour comparer l'écriture de mon client à celle qui est étalée sur le formulaire utilisé pour l'envoi du mandat en question. Le magistrat instructeur a refusé. » L'un des prévenus, B.Y., a cependant reconnu que « des individus l'ont contacté et lui ont demandé de les informer sur le mouvement et l'emploi du temps des forces de sécurité qui stationnent sur la route reliant la ville de Aïn Témouchent à la commune de Boutlélis. Ils me remettaient une somme de 2 millions de centimes à chaque fois que je fournissais ces informations. Je pensais que c'était des contrebandiers, je ne pouvais pas savoir qu'il s'agissait de narcotrafiquants ». Notons que le réseau disposait de convoyeurs qui étaient chargés de transporter la drogue provenant du royaume chérifien, des localités de la bande frontalière algéro-marocaine jusqu'à une cache située dans ladite commune. Une quantité importante de cette marchandise prohibée était par la suite convoyée jusqu'en territoire libyen. L'audition du reste des prévenus se poursuit à l'heure où nous mettons sous presse.