Dans une tentative d'instaurer un climat de détente dans son secteur, en perspective des assises nationales de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique prévues les 19 et 20 mai 2008, le ministre Rachid Harraoubia a animé, mercredi dernier au siège de son département, une conférence fleuve dans laquelle il a présenté l'ensemble des réformes entamées dans le secteur, dont l'adoption, le 22 avril 2008, des statuts particuliers des personnels de l'enseignement supérieur. Le ministre rappelle d'emblée que le programme quinquennal 2005-2009 prévoit la réalisation de 508 800 places pédagogiques, en sus de 370 500 lits, alors que l'effectif étudiant sera de 1 400 000 à l'horizon 2010. Il assure : « Nous allons réaliser l'ensemble des objectifs dans les délais (fin 2009). » Abordant le système LMD, consacré dans la loi d'orientation, adoptée février 2008, et décrié par les universitaires, il souligne que celui-ci vise l'amélioration de la qualité de formation et une meilleure lisibilité des diplômes nationaux. Le même système consacre le principe de l'organisation de la formation supérieure pour l'accès aux grandes écoles. La loi d'orientation, vivement critiquée à l'APN, stipule également l'ouverture de la formation supérieure à l'initiative privée par la création d'établissements privés de formation supérieure. Cependant, le ministre tient à lever toute équivoque : « Une disposition stipule qu'il ne peut, sous aucun motif, être procédé à la privatisation des établissements publics d'enseignement et de formation supérieurs. » D'ailleurs, avoue-t-il, le ministère n'a reçu à ce jour aucun projet portant initiative privée dans le secteur. Abordant le volet de la recherche scientifique, il annonce la mise en place d'une nouvelle programmation quinquennale 2008-2012, s'articulant sur 101 actions. Le montant consacré aux programmes nationaux de recherche (PNR) pour cette échéance est estimé à 100 milliards de dinars. Il sera d'abord question de l'élaboration de PNR, puis de leur mise en œuvre. Aussi, une nouvelle architecture du système national de recherche est instaurée avec au sommet de la pyramide un conseil national de la recherche scientifique et technique, présidé par le chef du gouvernement. Vient, ensuite, le ministère de tutelle. Le ministre a indiqué qu'à l'horizon 2012, il est attendu l'implication de 28 000 enseignants-chercheurs et 4500 chercheurs permanents pour l'exécution des PNR. Revenant sur les statuts particuliers de la corporation du supérieur, publiés mercredi dernier dans le Journal Officiel, M. Harraoubia a indiqué le renforcement, pour les enseignants-chercheurs, de la nomenclature des corps et grades A et B pour les maîtres assistants et maîtres de conférences, en plus du grade de professeur émérite. Pour les enseignants hospitalo-universitaires, la nouvelle disposition consacre le renforcement de la nomenclature des corps par les deux grades A et B pour les docents. Les chercheurs permanents, eux, bénéficient de la concrétisation du principe d'intégration des personnels chercheurs dans le statut général de la Fonction publique.