Il fut un temps que les moins de 20 000 ans ne peuvent pas connaître où l'Algérie était peuplée de dinosaures. Les récentes découvertes à El Bayadh et dans l'ensemble de l'Atlas saharien confirment que cette terre rouge sang a toujours été hospitalière envers les créatures les plus étranges de la nature, Algériens humains y compris. Aujourd'hui, s'il ne reste que des squelettes bons pour les musées occidentaux, personne ne cherche vraiment dans le sous-sol national, à part Sonatrach pour des raisons évidentes d'efficacité économique. Pour ne parler que des disparus, dont les corps non encore retrouvés sont pris en sandwich entre un brontosaure du jurassique et une victime du dernier accident de la route, il est un fait que personne ne creuse l'idée ou la terre parce que chacun préfère évoluer en surface, en flottant sur un plan horizontal qui semble plus propice à l'actualité. Un Chinois, parmi les nombreux Chinois présents en Algérie, expliquait que son pays, depuis l'adoption forcée de l'enfant unique, avait accouché d'une société verticale. Contrairement aux Algériens qui ont une multitude de cousins, les Chinois n'en ont aucun, puisque leurs parents et grand-parents n'ont ni frères ni sœurs. Père, enfant, petit-enfant, la société chinoise est structurée à la verticale, pendant que les Algériens, qui n'aiment ni leurs parents ni leurs enfants, s'évertuent à tisser des alliances horizontales en travaillant du tentacule pour toucher le cousin le mieux placé dans l'institution la plus intéressante. Ce qui explique peut-être que les Chinois sont debout, à forer à la verticale, alors que les Algériens sont allongés, dans la posture du mort ou de celui qui fait semblant. Sonatrach a raison de creuser le sol pour en tirer de quoi vivre pour tout le monde. Mais tout le monde a tort de ne pas chercher plus bas ce qui aide à aller plus haut.