Même s'il y a une baisse sensible des cas d'intoxications alimentaires, le problème demeure posé. Selon les statistiques officielles, le nombre est passé de 9000 cas en 1990 à 4000 cas en 2006 à l'échelle nationale. Une journée d'étude et de sensibilisation sur les produits carnés a été organisée au Sheraton Club des Pins (Alger) par la direction du commerce de la wilaya d'Alger en partenariat avec la CVA Bellat. L'industrie agroalimentaire connaît depuis la fin des années 1990 de profonds bouleversements qui ne manqueront pas de s'amplifier. Avec l'ouverture économique, ce marché a vu l'émergence de l'industrie privée. La viande est consommée de plus en plus et sous des formes diverses. Sa qualité est d'une importance vitale sur un marché compétitif où existent des importations à bon marché par rapport aux produits locaux ainsi qu'une grande variété en expansion continuelle de denrées disponibles pour le consommateurs. Il existe 1,2 million de commerçants en activité au niveau national et 19 laboratoires de contrôle de produits alimentaires, soit un contrôleur pour 300 commerçants. Les Algériens consomment 3 milliards de litres de lait par an et 400 000 tonnes de poisson, est-ce qu'on peut dans ces circonstances tout contrôler ? Au regard des données statistiques enregistrées au niveau de la wilaya d'Alger (2006), la majorité des intoxications relevées sont dues aux pâtisseries avec un taux de 50%, aux viandes rouges (30%), aux viandes blanches et aux yaourts. Le représentant de la CVA Bellat a souligné : « L'entreprise a prévu un plan de développement à l'horizon 2015, lui assurant le contrôle de sa production en amont et en aval jusqu'à l'obtention du label appellation contrôlée. » Il ajoute : « N'importe quel artisan peut prétendre fabriquer une merguez traditionnelle. D'ou viennent les boyaux ? Qui peut prouver que ces boyaux naturels traités proviennent d'ovins ou de bovins ou d'autre chose ? » La merguez traditionnelle a une durée de vie réglementaire de 8 h (à consommer le jour-même). Au-delà de 100 kg de production (merguez traditionnelle détaillant), cela devient un risque d'intoxication permanent. Les participants ont recommandé la mise en place d'un système de sécurité alimentaire par certification ISO 22 000 afin de garantir au consommateur un produit sain. Malgré les efforts consentis par les services vétérinaires dans le contrôle sanitaire, il reste que certaines insuffisances persistent : l'état de vétusté de certains lieux d'abattage dont la gestion incombe aux collectivités locales, le non-respect, voire l'absence de normes internationales lors de la construction de ces structures, et les abattages clandestins qui sont souvent l'œuvre de bouchers occasionnels. Les abattages qui échappent au contrôle des services vétérinaires demeurent encore très fréquents.