La consommation de viandes, de couscous, de sauces altérées est essentiellement à la source de ces accidents. Le manque d'hygiène reste un sport national. Les abattages clandestins d'ovins, de bovins et de volaille se sont généralisés, faute de contrôle systématique des différentes institutions concernées. L'Algérie enregistre chaque année quelque 6 500 cas d'intoxications alimentaires. Plus de 40% de ces accidents se déroulent dans les milieux familiaux lors des fêtes et autres occasions. Ce circuit échappe, bien entendu, au contrôle des services compétents. Plus de 29% des cas signalés sont provoqués par les viandes et 24% par le couscous et les sauces avec lesquelles il est préparé. C'est dire l'ampleur des dégâts engendrés par l'ignorance ou le laisser-aller manifestés par des consommateurs quant aux produits alimentaires. Les efforts de sensibilisation consentis par les responsables concernés demeurent en deçà des attentes. Le phénomène, en dépit de sa sensible régression, se reproduit tous les ans. Les pouvoirs publics sont à ce propos interpellés pour une vigilance plus rigoureuse et une meilleure prévention. Les 177 000 interventions effectuées par les contrôleurs à travers le territoire national ont permis de déceler 21 000 infractions durant le premier semestre 2005. En termes plus clairs, plus de 12% des produits contrôlés sont en infraction. Plus de 60% des cas soulevés sont des produits alimentaires. Les 40% restants sont des produits industriels ou d'hygiène corporelle tels que les cosmétiques. Plus de 41% des infractions sont dus à un manque d'hygiène, 12% sont des produits impropres à la consommation, 10% dus à des falsifications et 7% pour défaut d'étiquetage. À la veille de la fête de l'Aïd El-Adha, la consommation de viande et des produits carnés a fait l'objet d'une journée d'étude organisée hier par la Direction du commerce d'Alger. La question a été abordée sous tous ses aspects. Des irrégularités de trop ont été soulevées au cours de cette rencontre. Autrement dit, la tutelle avec tous ses démembrements doit redoubler d'effort. Les services de contrôle relevant des secteurs du commerce, de l'agriculture… ont pu toutefois découvrir 160 abattages clandestins presque annuellement. Ce qui dénote les conditions déplorables dans lesquelles sont sacrifiées les bêtes. 160 tueries clandestines découvertes Certains produits ne sont pas fabriqués et distribués, soulignera M. Yahiaoui, directeur central au ministère du Commerce, suivant les normes et les conditions requises. D'où le renforcement du contrôle à tous les maillons de la chaîne, de l'élevage jusqu'au consommateur en passant par les abattoirs et les tueries. C'est-à-dire, “de l'étable à la table”, pour reprendre son expression. Une telle démarche interpelle tous les intervenants sur ce segment de marché, notamment les éleveurs, les maquignons, les bouchers et enfin les consommateurs. Car, le fâcheux épisode des 44 morts qui ont consommé du casher avarié à Sétif et dans plusieurs villes de l'est du pays en 1997 reste encore vivace. Un autre cas mérite d'être rappelé : la commercialisation entre août et novembre 2003 de 1 514 ânes représentant plus de 17,122 tonnes de viande sous forme de viande hachée et de merguez. Sur le marché, sont commercialisées, selon les statistiques officielles, quelque 400 000 tonnes de viande rouge dont 80 000 tonnes sont importées. Près de 250 000 tonnes de viande blanche émanent de la production nationale. Néanmoins, la consommation de viande rouge en Algérie est faible en comparaison à celle des Occidentaux. Elle est estimée à 12,5 kilogrammes par habitant annuellement. Celle de viande blanche évaluée à 8 kg/habitant/an demeure encore plus faible. Or, les pays du Nord consomment jusqu'à 27 kg de viande rouge/habitant/an. “Quand bien même notre consommation serait faible, il n'en demeure pas moins que le produit doit être saint, loyal et marchand”, souligne le directeur. La traçabilité est par conséquent de mise. Les conditions sanitaires qui entourent le cheptel ovin, estimé à 20 millions de têtes, ne sont pas souvent rigoureuses. Les 67 abattoirs agréés à l'échelle nationale et les 350 tueries légales opérationnelles fonctionnent encore dans des conditions lamentables et défavorables. L'on cite l'exemple de l'abattoir d'Alger dont le début d'activité remonte à 1927, qui n'a subi aucune action de modernisation ou de réhabilitation à ce jour. Le transport des carcasses se fait aussi sans le respect de la chaîne de froid. L'estampillage également fait défaut sur certains produits. Pour cela, le ministère du Commerce a mis en œuvre un programme qui prendra en compte la modernisation de l'outil de contrôle à travers la création d'une école de formation, d'un laboratoire national d'essais et un autre pour le contrôle de la qualité, d'une agence nationale liée à la prévention du risque de consommation. La tutelle recrutera quelque 1 500 cadres universitaires et mettra en œuvre bientôt 11 méthodes d'analyse dans ces laboratoires. Badreddine K. Commerce extérieur 2 300 opérateurs se conforment à la loi n Dans le cadre de l'application de l'article 13 de la loi de finances complémentaire 2005, plus de 2 300 opérateurs activant dans le commerce extérieur se sont conformés au règlement depuis juillet à décembre 2005. Il s'agit des importateurs qui se sont constitués en société (personne morale) ayant un capital de 20 millions de DA. Sur les 33 500 opérateurs qui interviennent dans le commerce extérieur, 9 500 restent des personnes physiques qui doivent se transformer, conformément à l'article 13, en sociétés d'un capital de 20 millions de DA. Les 24 000 restants sont des personnes morales (sociétés). Parmi ces dernières, il y a celles qui ne détiennent pas le seuil minimum requis de 20 millions de DA. Le montant exigé peut être en espèces ou en apports en nature certifiés par un commissaire aux apports. Il peut être constitué aussi par les bénéfices et réserves non répartis. B. K.