Les participants aux festivités commémoratives du 35e anniversaire du déclenchement de la lutte armée sahraouie ont lancé hier un appel pressant à la communauté internationale, particulièrement à l'ONU, en vue d'œuvrer pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination et à l'indépendance à travers un référendum « libre et régulier », comme le préconise la Charte et les résolutions de l'ONU. Il est du devoir de l'ONU, selon les intervenants à une conférence de solidarité avec le peuple sahraoui, de veiller à ce que les négociations directes entre le Front Polisario et le royaume du Maroc aboutissent rapidement à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Auparavant, les participants ont exprimé leurs « préoccupations » par rapport aux « velléités » et aux tentatives de certains milieux visant à dénaturer le processus de décolonisation du Sahara occidental en invoquant un soi-disant « réalisme politique », qualifié d'attentatoire aux droits et à la légalité internationale. Les participants regrettent le fait que le Sahara occidental demeure le dernier problème colonial sévissant encore en Afrique. Le Sahara occidental continue à subir le joug de l'occupant et de l'oppression, ont-ils dénoncé, invitant l'Espagne à s'acquitter de ses responsabilités morale, historique et juridique vis-à-vis de son ex-colonie. Les participants se sont par ailleurs élevés contre la répression et l'oppression visant les populations sahraouies des territoires occupés du Sahara occidental. Non sans omettre d'insister auprès de l'ONU pour qu'elle intervienne afin que soit mis un terme à cette situation de violation des droits de l'homme, qualifiée d'intolérable, en apportant toute la protection requise aux populations sahraouies. Cela étant, la journée d'hier a été également marquée par la destruction par les autorités de la RASD d'un stock de 2000 mines antipersonnel. Une initiative qui entre dans l'esprit de la Convention d'Ottawa qui interdit ce type d'armes. Le territoire du Sahara occidental est infesté de millions de mines antipersonnel et anti-engins, implantées par l'armée d'occupation marocaine le long du mur de défense qui coupe en deux sur plus de 2000 km les territoires sahraouis. A ce jour, ces mines ont fait plus de 600 victimes et 345 handicapés enregistrés. Le Front Polisario s'est engagé depuis novembre 2005 à interdire totalement le recours aux mines antipersonnel mais le Maroc refuse encore de signer l'acte d'engagement de l'Appel de Genève, en avançant comme argument le fait que le conflit n'est pas encore résolu. La présidente de l'Appel de Genève, Mme Elisabeth Decrey Warner, qui a assisté hier à l'opération de destruction des mines par la RASD, a exhorté la communauté internationale à faire pression sur le Maroc afin d'emboîter le pas à l'Algérie, à la Mauritanie et à la RASD en signant la convention d'Ottawa. Le Front Polisario a détruit au total plus de 8642 mines depuis 2006. Par cet engagement, le Front Polisario montre ainsi son attachement à la paix et au respect des engagements internationaux de la RASD.