Les blocs socioculturels manquent d'équipements et se dégradent continuellement. La sécurité, l'hygiène et la santé universitaires sont mises en cause par les étudiantes. A la cité de jeunes filles de la résidence universitaire M'Douha, la tension commence à monter. L'érection du mur qui sépare la direction de la cité a été contestée par les étudiantes en début de l'année. « D'une part, c'est une bonne chose, car ça empêche des extra-universitaires de se promener entre les pavillons des filles pour se rendre à l'administration. Mais cela nous pénalise aussi car nous faisons face à des risques d'agression vu que nous sommes contraintes à un détour en ville pour rejoindre l'administration », dit une étudiante. Les résidentes de la cité de M'Douha se sentent abandonnées. L'état des lieux témoigne de la démission des services des œuvres universitaires (ONOU). Le nouveau directeur, Amar Lerari, a laissé entendre qu'il a hérité d'une situation « catastrophique » et déclare que plusieurs rapports sont en cours d'élaboration sa tutelle. Les budgets de l'équipement et de l'entretien seraient insuffisants. Pour les sept résidences que gère la DOU-centre, il n'existe qu'une seule ambulance qui est affectée à la résidence de Boukhalfa. « Pour une simple évacuation, l'administration fait appel à la Protection civile, qui met du temps. Dans les meilleurs des cas, l'on utilise le véhicule de service, s'il est disponible », fulmine une étudiante en architecture. « Nous sommes confrontées régulièrement à des intoxications alimentaires et d'autres malaises », s'insurge une étudiante en médecine qui ajoute : « La salle de soins ne dispose pas de moyens matériels et les médicaments rudimentaires, tels les pansements ou le paracétamol ! » L'hygiène fait aussi défaut. La benne à ordures qui déborde est placée près du réfectoire. Les immondices sont ramassées une fois par semaine. Les filles signalent un manque flagrant en personnel de maintenance. L'on apprend que des travailleurs sont affectés en surnombre aux cuisines. Dans une période propice à la prolifération des insectes, notamment les moustiques et les acariens, le désherbage n'est pas encore effectué. Des meutes de chiens et chats errants côtoient au quotidien les étudiantes, les exposant aux risques d'attaques et de maladies. Les blocs socioculturels ne sont pas en reste. Du fait de l'humidité et la mauvaise étanchéité des toits, les murs et les plafonds des chambres et des salles d'eau se détériorent. Les portes et les fenêtres de l'ensemble des infrastructures sont cassées. Des tessons de bouteilles, des bouts de planches, des portes et des fenêtres jonchent le sol. Les salles de sport et de spectacle manquent de commodités. Leur proximité pose problème. « Inutile de se dire qu'on va réviser quand on annonce une activité, des galas, en général », ricanent-elles. La salle d'études des étudiantes en architecture, ne dispose pas de l'équipement nécessaire, notamment des tables de dessin. Si ce n'était ces quelques étudiantes rencontrées dans les couloirs ou assises sous les arbres, on aurait dit des hangars vidés d'une usine en cessation d'activité.