Le cycle de formation en journalisme scientifique, organisé par l'Université de Blida, a été clos mardi dernier. Brahim Brahimi, professeur à l'Université d'Alger et enseignant du droit de l'information et les théories de la communication à l'Institut de la communication, a brossé un tableau sur le champ médiatique algérien et les lois sur la presse. Selon ses analyses, « la presse algérienne est surtout politique. Les unes des journaux sont semblables. On n'a pas développé la spécialisation (presse culturelle, économique...), la critique cinématographique et artistique ». Les hebdomadaires n'ont pas eu le succès escompté, car avoir une fois par semaine la publicité n'est pas suffisant. Les grands journaux peuvent se passer de la publicité étatique mais les faibles tirages non, ils sont obligés d'y prétendre, sinon ils sont manipulés par des forces économiques ou politiques. Dans cette confusion, beaucoup de titres financés par les forces occultes disparaîtront, et même les autres, si les rotatives commencent à réclamer leur dû. Sur le terrain, ils sont cinq quotidiens (El Khabar, Liberté, El Watan, Le Quotidien d'Oran, Le Soir d'Algérie) qui peuvent se passer de la publicité institutionnelle. Tout le reste est en situation de demandeurs « potentiels » de publicité publique. L'avenir est à la spécialisation. La preuve, l'essor des chaînes de télévision thématiques dans le monde. 30 stations régionales de radio publiques fonctionnent en Algérie. Loïc Hervouet, directeur général de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille, a rappelé les principes de ce métier « constamment sous tension et à la recherche d'un équilibre entre démagogie et élitisme, entre le risque d'être instrumentalisé par ses sources ou celui d'être mal informé, entre la connivence avec les puissants et l'agressivité d'un tout-pouvoir médiatique ». Le journaliste doit donner de l'information en la hiérarchisant, la vérifiant, la décryptant, l'analysant pour permettre aux lecteurs de se faire leur propre opinion dans un environnement où l'information surabondante circule très rapidement.