Officiellement, le dragage du port de Bouharoun devait être entamé le 27 novembre 2004. Cette date a été déterminée à la suite d'un consensus entre les responsables de la wilaya de Tipaza, les représentants des armateurs du port de Bouharoun et la société Méditram. Ce port est confronté à de multiples problèmes, dont l'envasement, la saturation dans sa capacité d'accueil et les conséquences des intempéries de l'année 2002. L'opération dragage est centralisée et son montant qui avait été estimé initialement à 60 millions de dinars sera réévalué alors que le volume du dragage prévu s'élève à 35 000 m3. Le délai contractuel de cette opération de dragage précisait quatre mois. Or, à la suite d'une séance de travail, en présence de toutes les parties impliquées, l'entreprise algérienne Méditram a proposé le planning d'intervention qui a été a approuvé par les responsables de la wilaya de Tipaza. La bathymétrie des bassins du port de Bouharoun a été actualisée. A cet effet, et d'un commun accord, le délai fixé pour cette opération a été revu à la baisse, pour atteindre 45 jours. L'entreprise réalisatrice, en l'occurrence Méditram, a pris un engagement ferme pour le respecter. Cette opération spécifique avait nécessité l'importation du matériel qui est soumis à des autorisations au niveau des différentes institutions de la sécurité et du transport. Les patrons pêcheurs se sont montrés coopératifs, en raison de l'importance de l'opération et de ses objectifs. Une cellule de suivi de cette opération devait être créée. Hélas, quatorze jours après la date du 27 novembre, cette opération de dragage du port n'a pas l'air de commencer sérieusement. La direction des travaux publics de la wilaya de Tipaza ne dissimule plus son mécontentement à l'égard de Méditram qui, selon nos interlocuteurs, est un opérateur qui n'a jamais respecté les délais de travaux entrepris au niveau des ports de la wilaya de Tipaza. C'est devant la réalité du terrain que l'on s'est rendu compte que le matériel ramené par Méditram n'est pas en mesure de réaliser les travaux dans les deux bassins du port. Le ponton suceur et le chaland à clapet, selon les techniciens de la direction des travaux publics de la wilaya de Tipaza, ne sont pas adaptés aux besoins de l'opération. Par conséquent, le recours à un autre type d'équipement est impératif. Le partenaire de Méditram est une société turque qui devra apporter cet équipement. Le journal du chantier, depuis le 27 novembre 2004, dévoile toutes les carences. Les caprices d'une météorologie très instable et défavorable obligent à l'arrêt de l'opération durant plusieurs jours. Autant de paramètres qui ne permettent nullement le respect des engagements pris solennellement. Cette situation suscite des commentaires au port de Bouharoun, tandis que certains armateurs commencent à douter de la concrétisation de tout ce qui a été dit lors de leurs rencontres avec les représentants de l'Etat. La direction des travaux publics de la wilaya de Tipaza tente de se justifier, en affirmant que Méditram a déjà été destinataire de mises en demeure. Est-ce suffisant pour réaliser cette opération dans les délais ?