Le président de la Chambre nationale d'agriculture (CNA), Cherif Ould Hocine, a plaidé hier pour l'ouverture du secteur du lait à la concurrence. Cela suppose, d'après lui, deux hypothèses : « Ou bien l'Etat cesse de subventionner le lait industriel, ou bien il est appelé à faire de même comme pour le soutien au lait de vaches et à l'activité de l'élevage. » Selon M. Ould Hocine hier, soutenir uniquement le lait industriel relève d'une concurrence illégale au lait produit localement (la collecte). Les responsables, a-t-il précisé, doivent trancher la question et choisir l'une des deux précédentes options. « Seule l'ouverture de la filière à la concurrence est en mesure d'atteindre les objectifs fixés : celui surtout de parvenir à l'autosuffisance en la matière. » Pour soutenir les prix à la consommation, l'Algérie a déboursé durant l'année 2007 une subvention de l'ordre de 111 millions d'euros destinée à l'importation du lait en poudre. Le président de la CNA a insisté une fois de plus sur l'importance de la promotion de la filière afin de réduire la facture de l'importation du lait, estimée à 600 millions de dollars. « Il ne faut plus parler des subventions », soutiendra Cherif Ould Hocine qui se dit opposé à l'idée que « le fellah assume la politique sociale de l'Etat ». En clair, les éleveurs souffrent d'une concurrence déloyale du fait des subventions accordées par l'Etat à l'importation du lait en poudre. L'Algérie, faut-il le rappeler, accorde annuellement une enveloppe de 18,5 milliards de dinars pour maintenir le prix du lait pasteurisé à 25 DA le litre. Cela est conçu aux fins de soutenir le pouvoir d'achat des citoyens. Les autorités en charge entendent ainsi maintenir les prix à 25 DA le litre de lait à la consommation, en compensant la différence entre le prix à l'importation et le prix administré. L'Algérie est classée en première position dans le Maghreb en termes de consommation. Celle-ci est de l'ordre de 110 litres de lait par an et par habitant. L'Algérie consomme annuellement 3 milliards de litres de lait, tandis que la production locale ne dépasse pas les 2 milliards 400 litres.