Les malades souffrant de maladies cancéreuses lancent un SOS aux pouvoirs publics. La rupture de stocks des médicaments complique leur état de santé déjà fragile. Cette rupture touche particulièrement et fortement les malades au niveau de l'hôpital de Tlemcen et du service d'oncologie du CHU d'Oran. L'association Nour Doha, d'aide aux malades, dénonce cet état de fait à travers un communiqué rendu public hier. Lors d'une visite d'investigation opérée à l'ouest du pays, suite aux nombreuses requêtes formulées par beaucoup de malades et leurs familles, dont celle lancée en direct le 13 mai dernier par des citoyens sur les ondes de la radio Chaîne III, l'association Nour Doha a effectué un contrôle de soutien au sein des infrastructures médicales d'Oran et de Tlemcen dans les services d'oncologie, de radiothérapie et d'hématologie. Selon l'association, les révélations des chefs de service et des médecins sont effarantes. « Les malades ne trouvent plus les mots pour décrire leur calvaire », souligne l'association en précisant que « certains praticiens ont exprimé leur ras-le-bol de la situation faite aux malades à cause de la rupture de traitement et de cure. » A Tlemcen, un médecin a été jusqu'à dire qu'il ne « voulait plus venir le matin, car il n'en peut plus de voir la souffrance des malades et ne pouvoir rien faire pour les aider ». Un autre médecin du même CHU a indiqué que le service enregistre un manque terrible de médicaments antidouleur tels que le Tamgesic. « Le manque de médicaments fait que des traitement sont interrompus et ceci est très mauvais pour les malades. Certains produits sont devenus inexistants comme le Xeloda, la Mitomicyne, la Vincristine et le Mabthera. Pour ce dernier par exemple, sur une commande de 100 boîtes, ils n'en ont reçu que 5 alors que le produit est disponible à Alger. Nous recevons chaque mois 50 patients souffrant de cancer et nous ne pouvons traiter que 4 à 5 cas. Nous les prenons en charge selon la quantité disponible du médicament. » Selon l'association, une patiente de Bel Abbès souffrant d'un cancer du sein et après avoir subi une intervention chirurgicale, attend depuis trois mois son traitement d'Herceptin. Face à cette situation « démoralisante », l'association signale que les médecins ont les mains liées, mais ils tentent tant bien que mal de soulager des malades.