Un comité interministériel composé des représentants du département des finances et celui de l'industrie et de la promotion des investissements (MIPI) se penchera prochainement sur l'élaboration d'un plan de redressement financier », a annoncé Hadji Baba Ami, directeur général du Trésor, en marge de la journée d'étude consacrée aux réformes des systèmes bancaire et financier, organisée par le ministère des Finances. Pour Hadji Baba Ami, le découvert financier de ces 146 entreprises publiques a été gelé. Le DG du Trésor n'a pas donné plus de détails sur cette opération d'assainissement financier. Il a, en effet, omis de préciser les secteurs concernés. Il n'a pas non plus évoqué les raisons qui motivent cette décision. Mais il est fort possible que ces décisions entrent dans le cadre du redéploiement du secteur public marchand. Un responsable du MIPI avait annoncé récemment que des sociétés économiques de développement (SED) allaient remplacer les entreprises publiques économiques (EPE). Il avait précisé que les SED sont des sociétés que l'Etat va accompagner dans leurs programmes d'investissement en citant Saidal, Air Algérie, la SNVI, l'ENTMV et un certain nombre d'entreprises du BTPH, de la pétrochimie, de l'industrie automobile, mécanique. Or, certaines de ces entreprises ont le profil dressé par M. Baba Ami. Commentant le processus de réforme du système financier, il a avoué que les capacités de financement des banques publiques demeurent très limitées en raison de la faiblesse de leur capital respectif. M. Baba Ami a préconisé l'augmentation du capital social des banques publiques et de la nécessité pour ces dernières de se constituer en consortium pour financer les projets d'envergure. Evoquant, par ailleurs, les réformes des systèmes financier et bancaire, le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui a parlé de « corrections et de propositions » qui devront être émises par les partenaires de la place bancaire, laisse entendre que les réformes engagées jusque-là n'ont pas eu les résultats escomptés. « Les responsables des banques privées et publiques doivent être un partenaire et une source de corrections et de propositions », a-t-il estimé. En marge de son intervention, M. Djoudi a confirmé, sans ambages, l'existence de certaines insuffisances au niveau des banques publiques, ajoutant qu'elles feront l'objet de débats. Il importe de souligner que trois ateliers ont été installés au cours de ces journées d'études autour de chaque secteur (bancaire, assurances et marchés). Les participants auront 10 jours pour débattre et proposer des « corrections ». Pour le grand argentier du pays, les réformes ont permis d'améliorer la gouvernance des banques publiques, d'assainir leur portefeuille, d'améliorer le système de payement et d'information de ces mêmes institutions financières. En outre, il a rappelé que le secteur des assurances a déjà vu l'adoption d'une nouvelle loi. Interrogé, par ailleurs, sur le processus de privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA), encore gelé, le représentant du gouvernement Ouyahia privilégie la prudence. Il souligne que le gouvernement apportera l'appréciation nécessaire une fois que « les conditions seront améliorées et que la visibilité sera meilleure ».