Photo : Riad Par Youcef Salami Le découvert financier de cent quarante-six entreprises publiques non performantes a été «gelé». C'est une décision prise récemment par le gouvernement. Elle l'a été, en attendant la confection d'un plan de redressement financier par un comité interministériel. Cette mesure a été annoncée hier par le directeur général du Trésor, Hadji Baba Ami, en marge d'une journée d'étude sur la réforme bancaire et financière organisée au siège du ministère des Finances. Hadji Baba Ami a expliqué que ledit comité interministériel, composé de représentants du ministère des Finances et de celui de l'Industrie et de la Promotion des investissements, va travailler à la régularisation de ces entités. Les gestionnaires de ces entreprises pourraient ainsi pousser un ouf de soulagement. Eux qui s'approchaient des banques chaque fin de mois pour leur demander de débloquer les salaires de leurs employés. Le directeur du Trésor ne dit cependant pas si c'est durable. Sur un autre registre, Baba Ami a avancé que les banques publiques étaient de plus en plus sollicitées par les entreprises nationales pour le financement de leurs investissements, citant en exemple celles opérant dans le secteur de la pétrochimie, une demande à laquelle elles ne sont pas en mesure de répondre, n'ayant pas suffisamment de capacités de financement, ni de gros capitaux. Aussi, un relèvement du capital social des banques s'impose, ainsi que le recommande le DG du Trésor. Ce dernier a préconisé également la nécessité pour les banques de se constituer en consortiums pour financer les projets d'envergure. Est-ce une formule à succès ? Certaines banques l'ont adoptée : elles se sont constituées en pools pour financer des projets de dessalement de l'eau de mer. Hadj Baba Ami a par ailleurs, et c'est dans l'exposé qu'il a fait sur la réforme bancaire et financière, objet de la journée d'étude sus-évoquée, affirmé que des lignes de crédit à long terme seront mises à la disposition des banques publiques. Elles serviront à financer des filiales ou des sociétés dans lesquelles les banques publiques détiennent des participations. C'est une disposition incluse dans la loi de finances 2008. Décidée, elle l'a été dans le but d'accroître l'offre de financement des banques. C'est un des aspects de la réforme bancaire. La restructuration de la Banque d'Algérie de développement (BAD) a également été abordée à l'occasion de cette rencontre. Ce qui est projeté, c'est de transformer cette institution et d'en faire une agence financière du Trésor. La partie législative sous-tendant cette opération a été mise au point ou presque. Elle devrait être bouclée avant fin 2008, selon le patron du Trésor public. La problématique des fonds souverains s'est invitée au débat sur la réforme financière. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, s'en expliqué en marge de cette journée d'étude, soulignant que beaucoup d'opérateurs ont des incertitudes sur les marchés financiers actuellement. Le ministre a ajouté qu'un fonds souverain est un fonds d'Etat, que c'est une opération qui concerne la ressource de l'Etat. Et c'est pourquoi elle mérite évaluation et réflexion, a-t-il dit. Dans un entretien accordé à la chaîne d'information continue, France 24, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a déclaré que l'Algérie pourrait retenir cette option des fonds souverains. Cela ne veut pas dire nécessairement copier ce que font les pays du Golfe en la matière, a-t-il précisé.