L'ONG algérienne SOS disparus organise aujourd'hui un sit-in devant le siège de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH, officiel), à Alger. Cette manifestation commémore le dixième anniversaire des sit-in hebdomadaires, chaque mercredi, des familles de disparus. « Ce rassemblement exprime la nécessité de faire vivre la mémoire des hommes et des femmes disparu(e)s du fait des agents de l'Etat durant la décennie noire. Il exprime aussi la lutte contre le déni de justice auquel sont actuellement confrontés les proches de disparu(e)s », explique un communiqué de SOS disparus. « A l'occasion du 46e anniversaire de l'indépendance de la République algérienne, les familles de disparu(e)s entendent manifester leur désarroi et leur colère face à l'impensable, à l'odieux stratagème imaginé par le gouvernement algérien pour clore le dossier des disparu(e)s sans que la vérité ne soit révélée et sans que justice ne soit faite », ajoute le communiqué. A cette occasion, l'ONG explique que « la politique d'indemnisation proposée par la charte pour la paix et la réconciliation nationale consiste à tenter d'enterrer les disparu(e)s en fournissant des jugements de décès alors même qu'aucune enquête effective sur le sort qu'ils ont subi n'a été diligentée. Avec un tel jugement prononcé sans âme et conscience, les familles peuvent prétendre à une indemnisation dont le montant est dérisoire, mais ce à condition qu'on ne leur oppose pas leurs revenus trop élevés dès qu'ils excèdent 10 000 DA par mois ». SOS disparus indique que les familles de disparus « n'ont pas renoncé à la vérité et ne sont pas résignées à subir l'humiliation que leur inflige la République indépendante d'Algérie. Maintenant que l'Etat a délivré les jugements de décès, les familles veulent savoir si effectivement tous les disparus sont morts – comme le clame depuis des années le président Bouteflika – pour qu'enfin cesse cette lancinante torture morale qui les afflige ».