Dellys, ville chef-lieu de daïra, est située à quelque 60 km à l'est de Boumerdès. Cette cité qui figure parmi les plus anciennes du pays est restée malheureusement dans l'oubli depuis l'indépendance. La ville, qui a été une garnison importante pendant la colonisation, n'avait pas pour autant abdiqué devant les hordes coloniales. En effet, la population a toujours défendu vaillamment sa liberté. La ville a payé un lourd tribut pour la libération du pays. Des centaines de ses meilleurs fils (universitaires, lycéens, sportifs mais aussi simples ouvriers, pêcheurs . . .) ont laissé leur vie pour que se libère l'Algérie. Mais après l'euphorie de l'indépendance, vint le désenchantement. Rattachée administrativement à la daïra de Bordj Ménaïel, Dellys a végété pendant des années sous l'œil indifférent des hautes autorités et des différentes APC qui se sont succédé. Il a fallu attendre 1974, date du premier découpage administratif, pour voir la ville promue au rang de daïra. Mais les choses ne se sont pas améliorées pour autant puisque la nouvelle circonscription n'a bénéficié d'aucun complexe industriel comme ceux qui se réalisaient ailleurs. Décembre 1979 : des élections communales. Une équipe de jeunes citoyens, majoritairement citadins, emmenés par l'expérimenté Maâbout Amar( un directeur de CEM connu dans la région et rompu à la gestion locale) ont décidé de prendre le taureau par les cornes et se sont présentés aux élections. Ce fut le meilleur mandat dans l'histoire de l'APC de Dellys. La ville a été classée première de la wilaya. A cette époque, il n'y avait pratiquement pas de chômage. De petites mais performantes entreprises y activaient. Parmi elles l'Entreprise communale du bâtiment, la Régie communale, la coopérative de pêche, l'usine EMAC et la CASDEP. Tout cela a donné un coup de fouet à l'économie locale et les gens venaient même des autres localités à la recherche d'un emploi à l'ex-Rusucurus. Malheureusement pour Dellys l'embellie économique n'a duré que cinq ans, le temps d'un mandat. Les zizanies, la jalousie et le copinage qui faisaient la loi dans les rouages de l'ex-parti unique ont stoppé net cet élan. Les illuminés de la mouhafada de l'époque ont imposé un maire résidant à Alger. Vint ensuite la « décennie noire », celle du terrorisme qui a replongé Dellys dans les ténèbres. Tout a brûlé durant les années 1990. En novembre 2007, une équipe de jeunes indépendants (moyenne d'âge 35 ans, tous universitaires) est élue à l'APC. Ils ont des idées et de l'ambition. L'espoir renaît. Les défis sont grands. Les chantiers aussi : la Zhun, l'évitement de la ville, la réhabilitation de la Casbah, le relogement des sinistrés, la reconstruction de la grande mosquée, une grande gare routière, un marché des fruits et légumes, une pêcherie, un nouveau stade, la réorganisation du plan d'urbanisme de la ville, le port, etc. Bien sûr, tous ces chantiers ne sont pas du ressort de l'APC mais elle peut être une source d'idées, d'inspiration et d'animation pour l'inscription de ces projets, leur suivi et leur réalisation. Pour cela, la communication avec la population (jeune surtout) est primordiale. Les jeunes à Dellys s'intéressent à leur ville. On les a vus à l'œuvre lors des dernières inondations. Il suffit juste de les responsabiliser et de les encadrer. Ainsi, peut être Dellys sortira de sa torpeur et délaissera à jamais le surnom de ville de « retraités ».