Moussa Touati va se présenter à la prochaine élection présidentielle. Mais en tant que «chasseur, pas en lièvre.» Lors d'une conférence de presse organisée, hier à midi, au siège de son parti à Alger, le président du Front national algérien, Moussa Touati, qui revendique désormais 24 parlementaires alors qu'il en avait glané 15 aux législatives de l'an dernier, a fait étalage de ses convictions du moment. Et il n'a pas peur des contradictions. «Le dernier Congrès a décidé que le parti s'investisse dans les élections présidentielles. Nous n'allons tout de même pas nous contredire», a répondu Touati tout en refusant, en des termes très clairs, le qualificatif de lièvre qu'on veut lui coller. Mieux, le conférencier a tenté d'expliquer, qu'«une élection présidentielle est un vrai ring. Ce n'est pas une course d'animaux», avant d'ajouter, plus sérieusement que «nous ne sommes pas des lièvres. Nous sommes tout simplement des acteurs. De toute façon, nous sommes des chasseurs». S'il a jugé sévèrement le bilan du président Bouteflika, qu'il ne cite que rarement, le président du FNA – qui n'a pas réussi à se faire élire à Alger - ne s'oppose pas à une éventuelle révision de la Constitution. «Nous étions les premiers à revendiquer une révision de la Constitution», a-t-il rappelé tout en disant s'opposer à l'option parlementaire, puisque, a-t-il précisé, «seul le peuple est habilité à décider d'un révision de la Constitution». Moussa Touati ne veut pas trancher que le bilan de Bouteflika est négatif. Selon le conférencier, «la politique de la réconciliation nationale n'a rien apporté». Elle n'a pas réglé les problèmes, a-t-il encore ajouté. Moussa Touati pense, par contre, que le problème du pays réside dans «la non-application des lois». Il appelle d'ailleurs à mettre en place une «commission d'enquête» qui se chargera de définir ce qui s'est réellement passé «depuis octobre 1988» à nos jours. Mais avant cela, Touati livre sa première analyse. Pour lui, le seul problème est que «les lois ne sont pas respectées». C'est aussi simple que cela, dit-il. Sur le plan socio-économique, le président du FNA prévoit «une explosion sociale» qui sera déclenchée, selon ses dires, par le fait que tous les indicateurs sont au rouge. Il en veut pour preuve d'éventuels problèmes liés à la distribution de la prime scolaire, en plus de la baisse du pouvoir d'achat. Moussa Touati a également fustigé les dernières lois, notamment celle relative à l'orientation agricole et la promulgation par décret présidentiel –dont il dénonce l'abus- de la loi de finances complémentaire «qui contient la taxe sur l'achat des véhicules neufs». De toute façon, Moussa Touati a averti qu'il a donné instruction à ses parlementaires de «s'abstenir ou voter non». A. B.