Le dossier du séisme est rouvert par la justice à Boumerdès. Hier a débuté le procès en appel des 38 intervenants dans la construction accusés d'avoir une responsabilité dans les dégâts provoqués par la catastrophe du 21 mai 2003. Ils doivent répondre des chefs d'accusation d'« homicide involontaire, blessures involontaires, fraude sur la qualité et la quantité des matériaux de construction et non-respect des normes de construction et de la réglementation ». Comme l'été dernier, le procès se déroule à la salle des conférences de l'université M'hamed Bougara. Sur place, nous avons constaté que toutes les conditions matérielles sont réunies pour assurer un bon déroulement du procès. Durant toute la matinée d'hier, l'on a procédé à l'appel habituel de toutes les parties qui devraient être entendues par le juge, car en plus des accusés, il n'y a pas moins de 400 victimes, 200 témoins et une centaine d'autres citoyens qui se sont constitués partie civile dans cette affaire. On a noté l'absence de 3 accusés lors de cette première journée dont un technicien du CTC, déclaré « en fuite » et un entrepreneur décédé dernièrement. On a également remarqué l'absence de nombreux témoins et victimes lors de cette première journée. En accord avec la défense, le juge a préféré entamer les audiences aujourd'hui avec l'examen des cas de l'OPGI en premier avant de passer à ceux de l'EPLF et des entreprises privées et autres promoteurs immobiliers. Le juge a également invité les avocats à formuler leurs observations et suggestions quant au déroulement des audiences. Ainsi, le premier à intervenir, Me Miloud Brahimi, a réclamé la présence du premier juge d'instruction en charge de ce dossier et qui avait prononcé deux ordonnances de non-lieu. Pour cet avocat, la présence de ce dernier est jugée « nécessaire parce que lui seul maîtrise le dossier ». Me Bourayou le rejoint dans cette exigence en soulignant qu'« une vision et une approche objective nécessitent la présence de ce magistrat. Il est le seul ‘‘expert'' dans ce dossier et par conséquent un élément fondamental pour faire éclater la vérité ». A rappeler que le premier magistrat instructeur du dossier du séisme de Boumerdès avait été dessaisi du dossier et envoyé dans une autre juridiction. D'autres avocats ont réclamé la présence d'autres témoins tels que l'ex-ministre de l'Habitat « vu que c'est lui qui a déposé plainte ». A rappeler que ces exigences avaient été formulées lors du procès en première instance et qu'aucune n'avait été satisfaite. Le juge a insisté sur l'importance de la présence des membres des commissions d'expertise ministérielles et les invités à être présents tout au long de ce procès.