Si beaucoup a été dit sur la guerre de Libération dans les montagnes, les villes et la campagne, que connaît-on, en revanche, de cette guerre en mer ? Bientôt les lecteurs et les férus de l'histoire, notamment, pourront découvrir des détails palpitants de l'infiltration par les moudjahidine du porte-avions Georges Clémenceau, où le général de Gaulle échappa à une tentative d'attentat. C'était en 1960. L'auteur n'est autre que le moudjahid Mohamed Guelmi, témoin oculaire de cet épisode épique. Dans une préface inédite, il souligne qu'« il n'y a pas que sur terre que la guerre de Libération nationale a été menée par le FLN, mais en mer aussi, où le FLN a réussi à s'infiltrer au sein de la flotte française, particulièrement son fleuron en ce temps là, à savoir le porte-avions Clémenceau, basé à Brest dans le Finistère ». Mohamed Guelmi raconte qu'il était sur le porte-avions Clémenceau quand le général de Gaulle est venu l'inaugurer. « Le Général de Gaulle échappa à une tentative d'attentat, menée par notre groupe embarqué à bord, dont moi-même qui faisais partie du corps médical en 1960 », révèle le moudjahid Guelmi. Pour lui, le fleuron de la marine française en ce temps-là n'a pas atteint son but pour écraser la révolution, car il était sous surveillance du FLN. Il témoigne, encore : « En allant bombarder la base de Bizerte, nous avons torpillé sa mission en mer en déclenchant un gigantesque incendie dans les soutes, où il y avait une panique lorsque un avion bombardier Etendard IV n'a pu apponter. Il a été détourné sur la base aéronavale de Lanbioue dans le Finistère. » A cet effet, ajoute M. Guelmi, l'état-major français a fait appel au porte-avions Arromanches, basé à Toulon pour aller bombarder Bizerte.