Amadou & Mariame ont, pour la soirée de mardi, apporté au festival de Timgad, ces tonalités qui jusque-là manquaient, toutes bariolées aux couleurs de l'Afrique, qui ont conféré à l'événement une dimension continentale. Le public batnéen s'est donc ouvert à cette musique venue des confins du Mali, il s'est laissé bercer par les rythmes et les chants légers voluptueux et aériens, mais cependant et de par leurs textes, empreints de cette charge fulgurante de la résistance aux injustices . Le couple, atteint de cécité, guidé jusqu'au-devant de la scène du théâtre antique de Timgad, a eu le mérite de montrer avec une clarté inouïe, le chemin unique à même de venir à bout des barbelés de l'arbitraire. Le public, complètement conquis par Amadou & Mariame et la féerie de leur musique tantôt funky ou tantôt afro-blues. De « La fête au village » à « Welcome to Mali » et « Les dimanches de Bamako », Amadou & Mariame, racontent au travers d'une chronique joyeuse, la vie de tous les jours, la dure réalité, mais aussi les petits bonheurs de gens simples. Le Raïna Hak, mené par Djellouli l'ex-batteur du Raina Rai et composé de jeunes musiciens, fait une entrée des plus fracassantes. Il rappelle le fameux groupe de Sidi Bel Abbès, avec cependant un penchant plus rock que rai. La fièvre gagne alors les tribunes et tout le public s'est mis à danser . Le ciel de Timgad s'est paré ce soir de mille étoiles et la lune montrait de l'impatience à s'accomplir avant le passage du King Khaled pour ce mercredi de tous les bonheurs.