Les réformes politiques à Bahreïn, secoué par des protestations pour la démocratie, sont inadéquates, a estimé mardi Amnesty International en accusant le gouvernement de continuer ses violations des droits de l'Homme. Dans un rapport de 58 pages à la veille du Grand prix de Formule 1 de Bahreïn, qui se court le 22 avril, l'organisation a estimé que les autorités ont échoué à "rendre justice aux victimes des violations des droits de l'Homme". "Alors que les regards du monde se tournent vers Bahreïn qui prépare son Grand prix, personne ne doit avoir d'illusion sur la fin de la crise concernant les droits humains", écrit dans ce rapport Hassiba Hadj Sahraoui, adjointe du directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord. "Les autorités tentent de dire que le pays est sur la voie de la réforme alors que nous continuons de recevoir des informations sur des tortures et un usage excessif de la force contre les manifestants", ajoute Mme Sahraoui, selon laquelle "les réformes n'ont touché que la surface". Lundi, l'International Crisis Group (ICG) a estimé que le Grand prix de Bahreïn agissait comme "une bombe à retardement" pour les violences dans ce pays. "Derrière la façade d'une normalisation, Bahreïn est en train de glisser dangereusement vers une éruption de violence", a écrit l'ICG, en appelant le gouvernement à répondre aux demandes de réformes. Les chiites, majoritaires à Bahreïn, demandent des réformes politiques à la famille royale descendant d'une longue lignée sunnite. Les manifestations sont allées en s'intensifiant à l'approche du Grand prix dans les villages chiites afin de demander la libération d'un militant en grève de la faim pour protester contre sa condamnation à la prison à vie pour complot.