L'organisation Human Rights Watch a accusé samedi l'armée égyptienne d'avoir "battu et torturé" des manifestants arrêtés début mai lors d'affrontements avec des militaires au Caire. Le groupe de défense des droits de l'Homme basé à New York affirme dans un communiqué que les soldats "ont frappé et torturé" les personnes arrêtées le 4 mai lors de heurts aux abords du ministère de la Défense, estimant à 350 le nombre des interpellations. "Les coups brutaux assénés tant à des hommes qu'à des femmes montrent que les officiers militaires n'ont aucun sens des limites à ce qu'ils peuvent faire ou non", a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW, cité dans le communiqué. L'ONG se base sur des témoignages de manifestants relâchés et des vidéos tournées par les soldats alors qu'ils frappaient des protestataires arrêtés. L'armée égyptienne avait déjà fait l'objet de critiques pour avoir brutalement frappé des manifestants sur la place Tahrir en décembre 2011 et mené des tests de virginité sur des militantes arrêtées. Les violences avaient éclaté début mai près du ministère de la Défense, lorsque des hommes en civil avaient attaqué des manifestants hostiles à l'armée, parmi lesquels de nombreux partisans d'un leader salafiste, Hazem Abou Ismaïl, dont la candidature à la présidentielle a été invalidée. Ces affrontements avaient fait neuf morts selon les autorités, 20 selon des sources médicales. L'armée avait ensuite déclaré qu'elle ne tolèrerait aucune tentative de porter atteinte aux bâtiments et installations militaires. Algerie - ennaharonline