Les solutions au problème du terrorisme international "ne peuvent être que globales", a souligné, dimanche à Doha, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Intervenant lors des travaux du 12e forum de Doha et de la Conférence économique intitulée "Enrichir l'avenir économique du Moyen-Orient", M. Medelci a estimé que la question du terrorisme international "n'est prise en charge que d'une façon inégale, voire circonstancielle", soulignant que l'expérience de l'Algérie "permet d'affirmer que les solutions au problème du terrorisme international ne peuvent être que globales". Evoquant, la gouvernance mondiale, il a indiqué que celle-ci "n'est pas uniquement économique, mais également politique". "Cette gouvernance qui n'a pas permis d'apporter des solutions justes et équitables", a-t-il dit. Et "c'est le cas pour le problème du Moyen-Orient", tout comme "la question du terrorisme international", a ajouté M. Medelci. Le ministre des AE a ainsi estimé que l'"exigence d'une nouvelle gouvernance mondiale ne doit pas nous faire oublier la nécessité de promouvoir et de développer des processus démocratiques internes". Cela devra "permettre à chaque peuple de prendre en main son propre destin et de jouir des droits et des libertés fondamentaux universellement consacrés", a-t-il expliqué. Par ailleurs, M. Medelci a indiqué que la communauté internationale a unanimement accueilli le double processus de mondialisation/globalisation comme "la clef pour les problèmes de développement". "Aujourd'hui, a-t-il souligné, la perspective d'un développement durable et équilibré relève du registre des ambitions lointaines, faute d'un authentique sursaut collectif et d'un urgent éveil des consciences". Il a fait savoir que "l'expression la plus accomplie de ce dévoiement est vécue par certaines régions, particulièrement le continent africain, dont les peuples ne connaissent de la mondialisation que ses effets négatifs". Selon M. Medelci, "la mondialisation débridée, sans contrepoids social, livrée à la seule loi du marché et aux mouvements spéculatifs des capitaux a dévitalisé la sphère réelle de l'économie au profit de celle virtuelle, qui échappe aux leviers de régulation traditionnels les plus établis". Il a précisé que cette évolution a "porté préjudice à l'ensemble des pays, y compris ceux développés qui ont été à l'origine d'une crise économique et financière sans précédent", soulignant, ainsi, que la communauté internationale est interpellée par ces constats "qui soulèvent de légitimes préoccupations". Pour toutes ces raisons, a-t-il dit, le Forum "doit constituer une occasion privilégiée" pour échanger les points de vue, "notamment sur la pertinence de la validité des débuts de solution à apporter à la présente crise". "La mondialisation sous-tendue par un objectif de solidarité demeure battue en brèche dans la mesure où les intérêts particuliers continuent de transcender les intérêts globaux", a ajouté le ministre des Affaires étrangères. M. Medelci a indiqué, en outre, que la gestion des phénomènes des changements climatiques et la persistance de multiples interrogations sur le concept du développement durable, à la veille de la Conférence de Rio+20 (au Brésil), "sont les exemples illustratifs de cette situation". "Notre forum qui se tient à un mois de cette importante échéance est une précieuse étape de concertation et de préparation", a-t-il estimé. Il a précisé, par ailleurs, ne pas avoir la "prétention, dans l'immédiateté de ce Forum, d'apporter des solutions à des problèmes de cette ampleur" quel que soit le pays représenté. "Par contre, nous pouvons libérer, à l'occasion de ce Forum, des messages conscients les uns et les autres, qu'il s'agit-là d'un objectif qui ne peut être réalisé sans que des prises de consciences globales sortent du domaine intellectuel pour aller vers le domaine politique, dans le respect du multilatéralisme que nous considérons comme une option incontournable pour gérer les affaires du monde", a-t-il affirmé. Par ailleurs, en marge des travaux du forum, M. Medelci s'est entretenu successivement avec ses homologues du Qatar, de Tunisie et du Liban, sur les relations bilatérales et les questions liées aux thèmes de la rencontre. M. Medelci conduit la délégation algérienne aux travaux du 12e forum de Doha (du 20 au 22 mai), à l'invitation de Cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar. La rencontre est consacrée à l'examen de plusieurs questions, notamment les développements de la scène politique et économique mondiale, la démocratie et le développement, les réformes politiques et financières, ainsi que la préservation de la paix et la sécurité internationales. Des chefs d'Etat et de gouvernement et plusieurs personnalités politiques et décideurs prennent part aux travaux de ce forum aux côtés d'hommes d'affaires, d'académiciens, de parlementaires et de représentants de la société civile et d'organisations internationales et régionales.