Le Congrès juif européen a appelé mardi les pays de l'Union européenne à boycotter la conférence de l'ONU contre le racisme (Durban II) prévue en avril à Genève, qu'il a qualifiée de 'tribunal anti-israélien'. Cette conférence qualifiée par ceux là même qui bafouent les droits de l'homme (le CJE) d'être « un affront à tous ceux qui défendent les droits de l'Homme et combattent le racisme, la xénophobie et l'antisémitisme », dans un communiqué. Heureusement que le ridicule ne tue pas. L'organisation fustige notamment «le vocabulaire et le ton » utilisés dans le projet de déclaration d'ouverture de la conférence, « totalement inacceptables pour un document officiel de l'ONU », et salue la décision américaine de ne pas participer à cette conférence. Bien entendu, les Etats-Unis confirment encore une fois leur soutien aveugle à l'état sioniste. Un responsable du département d'Etat américain a annoncé vendredi que les Etats-Unis, après avoir un temps participé aux discussions préparatoires de "Durban II", ne participeraient pas à la conférence. La conférence sur le racisme doit se dérouler du 20 au 24 avril au Palais des Nations à Genève. Elle doit assurer le suivi de celle qui s'était déroulée en 2001 à Durban, en Afrique du Sud, et qui s'était terminée dans la confusion et sur des accusations d'antisémitisme. Les Etats-Unis et Israël avaient claqué la porte en protestant contre le ton anti-israélien de la réunion et la tentative de pays arabes de faire adopter une résolution assimilant le sionisme à du racisme. Par ailleurs, le CJE a critiqué le rapport, jugé trop timoré, sur l'antisémitisme publié lundi par l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (ADF). "C'est trop peu et trop tard", résume le CJE à propos de ce rapport, qui souligne le lien entre la vague constatée d'actes antisémites et la situation au Proche-Orient. Il regrette notamment que l'Agence n'ait pas étudié le lien entre les commentaires à caractère antisémite publiés dans les médias et les passages à l'acte. Le Congrès juif européen organise un symposium le 30 mars à Bruxelles, sous le patronage du Parlement européen, auquel il invite des experts de la Communauté, des mouvements contre le racisme et des membres des gouvernements européens.