L'Algérie et le constructeur français Renault prévoient de signer en août un pacte d'actionnaires pour la création d'une société commune pour la construction d'une usine automobile dans l'ouest de l'Algérie, a annoncé jeudi le ministre algérien de l'Industrie. "Les équipes travaillent depuis le 25 mai sur la finalisation du pacte des actionnaires, qui sera probablement prêt début août", a déclaré M. Mohamed Benmeradi à la radio nationale. "Il est prévu dans le protocole d'accord qu'après le pacte des actionnaires de deux ou trois mois, la société sera créée. Les travaux peuvent commencer avant sur les infrastructures", a-t-il ajouté. Renault, qui négocie depuis plus de deux ans l'implantation d'une usine en Algérie, a signé le 25 mai avec les autorités de ce pays un protocole d'accord. Les discussions traînent en longueur car les deux parties s'affrontent sur le lieu d'implantation: le gouvernement algérien privilégie le site de Jijel, une ville portuaire située à 350 kilomètres à l'est d'Alger, pour des raisons d'aménagement du territoire, alors que Renault préfèrerait la banlieue d'Alger où il est plus facile de trouver de la main-d'oeuvre qualifiée. Finalement, Alger propose deux villes portuaires de l'ouest du pays. "Nous avons proposé d'autres sites à Oran et à Mostaganem", a annoncé le ministre. Le gouvernement algérien semble aussi vouloir un projet plus ambitieux, concernant le volume de production, que celui poussé par le groupe français. Fin avril, M. Benmeradi avait reconnu que Renault n'était pas satisfait du lieu d'implantation proposé, "loin du bassin d'emploi et n'offrant pas les opportunités nécessaires". Début février, le PDG de Renault Carlos Ghosn avait indiqué qu'aucune décision n'avait encore été prise par le constructeur sur ce projet alors que M. Benmeradi avait assuré quelques jours auparavant qu'Alger et Renault étaient sur le point de signer un protocole d'accord.