La Douma (chambre basse du Parlement russe) a adopté vendredi en première lecture et à une majorité écrasante un projet de loi controversé qualifiant d'"agents de l'étranger" et plaçant sous un contrôle étroit les ONG ayant un financement étranger et une activité jugée "politique". Le texte, présenté il y a une semaine par le parti au pouvoir Russie unie et mis à l'ordre du jour de la Douma en urgence malgré les protestations des défenseurs des libertés, de l'opposition libérale et de juristes, a été adopté par 323 voix pour, 4 contre et une abstention. Russie unie bénéficie de la majorité absolue avec 238 sièges sur 450 à la Douma, et le Parti communiste, opposé au Kremlin mais non moins opposé à toute "ingérence" occidentale -- cible inscrite en filigrane dans ce projet de loi --, ainsi que le Parti libéral-démocrate (populiste) avaient annoncé qu'ils approuveraient le texte. Le quatrième parti représenté à la Douma, Russie Juste (centre gauche), n'a pas participé au vote. Le texte prévoit un enregistrement séparé des ONG bénéficiant de financement étranger et participant à une "activité politique" sur le territoire russe. Il prévoit que celles-ci doivent s'afficher comme "agents de l'étranger" dans toute communication ou activité publique et les contraint à un contrôle financier très strict. Le non respect de ces exigences peut entraîner des amendes pouvant aller jusqu'à un million de roubles (25.000 euros) et une peine de prison pouvant aller jusqu'à quatre ans. Ce projet de loi s'inscrit dans la ligne fixée par le président Vladimir Poutine. Il a accusé ces derniers mois les dirigeants de l'opposition et des ONG qui avaient dénoncé des fraudes électorales aux législatives de décembre d'oeuvrer dans l'intérêt de puissances étrangères, plus précisément des Etats-Unis. Algerie - ennaharonline