Partisans et adversaires d'un projet de Constitution manifestaient vendredi en Egypte avant le début samedi d'un référendum placé sous haute protection policière et militaire en raison des vives tensions qu'il provoque dans le pays. Des accrochages se sont produits à Alexandrie (nord), la deuxième ville du pays, entre des groupes d'islamistes partisans du "oui" et des opposants prônant le "non" qui ont échangé des jets de pierres, tandis que la police tentait de rétablir le calme, ont rapporté des témoins. Au Caire, quelque 2.000 partisans du président islamiste Mohamed Morsi étaient rassemblés devant une mosquée de l'est de la capitale à l'appel de partis islamistes pour soutenir le projet de loi fondamentale. L'opposition, qui appelle au "non", organise plus tard dans la journée des marches en direction du palais présidentiel, gardé par l'armée et situé à Héliopolis dans la banlieue du Caire. Des manifestations similaires se sont succédées depuis fin novembre, dégénérant à plusieurs reprises en affrontements entre militants des deux camps, qui ont fait huit morts il y a une semaine devant la présidence. Le référendum doit se tenir samedi dans dix gouvernorats, dont Le Caire et Alexandrie et la région instable du Sinaï. Dix-sept autres gouvernorats voteront le 22 décembre. Quelque 120.000 soldats ont été appelés en renfort par M. Morsi pour aider les quelque 130.000 policiers à assurer la protection des opérations de vote. La division du pays en deux zones de vote successives a été décidée in extremis, manifestement pour faire face à un boycott de nombreux magistrats chargés de superviser le scrutin. Le projet de Constitution vise à doter le pays d'un cadre institutionnel stable, censé selon ses partisans refléter les changements certaines dispositions relatives à la loi islamique.