Les Jordaniens se rendent aux urnes mercredi pour des élections législatives boycottées par les islamistes, principale force de l'opposition qui dénonce le manque de volonté du pouvoir d'engager des réformes. Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 (04H00 GMT), pour 12 heures. A 10H00 (07H00 GMT), plus de 125.000 personnes avaient voté, selon le président de la commission électorale indépendante, Abdoul Ilah Khatib. A Amman, quelques voitures louées par des candidats proposaient aux gens de les emmener voter, tandis qu'à l'extérieur des bureaux, des sympathisants tentaient de convaincre les électeurs de voter pour leur favori. Environ 2,3 millions de Jordaniens sont appelés aux urnes pour désigner 150 membres de la chambre basse du Parlement, pour un mandat de quatre ans. Mais les Frères musulmans, principale force d'opposition, et le Front de réforme national de l'ex-Premier ministre Ahmad Obeidat ont appelé leurs partisans à boycotter le scrutin. Les Frères musulmans réclament la révision du découpage des circonscriptions électorales qui avantage, selon eux, les régions rurales, plutôt proches du régime. Tout comme M. Obeidat, ils dénoncent également le manque de réformes et exigent l'instauration d'un système parlementaire dans lequel le Premier ministre serait issu de la majorité du Parlement, et non plus nommé par le roi. "Les Parlements précédents ont prouvé leur incapacité à introduire des réformes et du changement. Le Parlement à venir n'y fera pas exception. Il pourrait même être pire", a récemment estimé Zaki Bani Rsheid, un des dirigeants des Frères musulmans. Au contraire, le Premier ministre Abdallah Nsour a assuré mercredi que ces ces élections étaient "un pas vers les réformes et non pas la fin des réformes", après avoir voté dans sa ville natale de Salt, au nord-ouest d'Amman. "Cette fois, les élections sont propres", a-t-il affirmé, en faisant état d'"une nouvelle ère". "Le peuple veut des pouvoirs législatif et exécutif forts et solides".